jeudi 22 mars 2012

La dame en noir de James Watkins

La dame en noir (The Woman in Black) est un film d'horreur britannico-canado-suédois réalisé par James Watkins et sorti en 2012. Il est interprété par Daniel Radcliffe, Ciarán Hinds, Janet McTeer et Sophie Stuckey.



Vous trouverez difficilement représentant plus calibré du film de fantôme que La dame en noir : un notaire, ce qui rappelle le Jonathan Harker de Dracula, est mandaté pour mettre en ordre la paperasse d'une vielle femme, tout juste décédée, qui abandonne derrière elle un somptueux manoir. Ce dernier, comme le Mont-Saint-Michel, n'est accessible qu'à marée basse, et ne peut être atteint qu'à travers une route traitresse où jadis un enfant trouva la mort, noyé.

Une fois sur place, note héros (incarné par Daniel Radcliffe) se heurtera aux superstitions de la population, avant de constater lui-même qu'une mystérieuse présence, la fameuse dame en noir du titre, semble hanter le manoir et déchainer sa fureur sur n'innocentes victimes.

Très travaillé, La dame en noir déroule son intrigue d'une façon si parfaitement huilée et fluide qu'il a une saveur étrangement artificielle. Les scènes de frayeur sont nombreuses, jouant sur les ombres, les reflets, le hors-champ et les accessoires (tous ces singes empaillés, ces boites à musiques et ces poupées sont fort effrayants). Elles se succèdent a un bon rythme, ne laissant que peu de répit au spectateur, mais suscitant aussi une impression de déjà-vu chez les habitués du genre.

En dehors de sa séquence d'ouverture, proprement glaçante et abrupte, et de sa fin, inéluctable, La dame en noir manque un peu de substance. Son spectre vengeur et aveugle, qui exécute tous les enfants qui passent à sa portée, rappelle les fantômes asiatiques de ces deux dernières décennies, même si le cadre est résolument européen. Reste la remarquable esthétique de l'ensemble, qui ramène à la période glorieuse de la Hammer, où l'horreur britannique dominait le monde. Saluons aussi la solide interprétation de Daniel Radcliffe, incarnant brillamment un Arthur Kipps veuf et dépressif qui lutte avec l'énergie du désespoir contre une force qui le dépasse.

Au final, nous avons un résultat imparfait, car trop travaillé, mais qui vaut largement le détour ne serait-ce que pour célébrer le retour du plus mythique des studios du cinéma fantastique (la Hammer).

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