jeudi 27 octobre 2011

Powaqqatsi de Godfrey Reggio

Powaqqatsi est un film américain réalisé par Godfrey Reggio en 1988. Comme il tient du documentaire abstrait, il n'a pas de casting, même s'il est peuplé d'une foule de silhouettes anonymes. Il est produit par Francis Ford Coppola et George Lucas.



Sorti en 1982 Koyaanisqatsi, est seulement le premier volet de la Trilogie des Qatsi. Une saga informelle, dont le tournage s'est étalé sur plus de 25 ans. Il est suivi de Powaqqatsi en 1988, objet de notre intérêt aujourd'hui, et de Naqoyqatsi en 2002. Les trois films sont réalisés par Godfrey Reggio et accompagnés d'une musique de Philip Glass.

Comme dans le cas de Koyaanisqatsi, le titre Powaqqatsi est tiré de la langue Hopi, parlée par seulement 6000 amérindiens en Amérique du Nord. Powaqa se traduit par "faux magicien" et qatsi se traduit par vie. La version américaine du film est sous-titrée Life in transformation. Le thème semble être l'occidentalisation du mode de vie à travers le monde au détriment de toutes les autres cultures ainsi que les fausses promesses du paradis moderne. Mais Powaqqatsi ne porte aucun jugement, ne politise rien et laisse le spectateur libre d'interpréter. Car Powaqqatsi est simple vision qui ne repose sur aucune parole. Sans commentaires et sans texte, il ne s'exprime qu'à travers ses images, toujours somptueuses. Même si des voix d'enfants s'intègrent à la bande son, aucun dialogue ne vient détourner l'attention du spectateur.

Pourtant, Powaqqatsi est plus structuré que Koyaanisqatsi. Les images illustrent trois thème : la séduction du mode de vie occidentale, notamment à travers des publicités. L'harmonie de la vie traditionnelle à travers le monde (Inde, Népal, Afrique) et l'esclavage du monde industriel. Le film s'ouvre d'ailleurs sur Serra Pelada, une mine d'Or au Brésil où des dizaine de milliers de travailleurs s'acharnent à remonter des sacs de terre dans ce qui semble être une fourmilière géante.

Mais le point vraiment remarquable, c'est la musique de Philip Glass qui constitue une symphonie moderne et élaborée, toujours en parfaite corrélation avec les images. La preuve est que vous avez forcément entendu le morceau Anthem Part 2 quelque part (soit dans une bande annonce, soit dans The Truman Show, qui le reprenait). Donc, si vous n'avez pas 99 minutes à consacrer à un film conceptuel, prenez au moins le temps d'écouter sa bande son.

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