samedi 7 février 2009

Versus de Ryûhei Kitamura

Versus est un film japonais réalisé par Ryûhei Kitamura. Il est interprété par Tak Sakaguchi (comme toujours), Hideo Sakaki, Chieko Misaka, Kenji Matsuda et Yuichiro Arai.



Depuis des années je suis un fan inconditionnel de Versus. J'ai même regardé Alien Versus Predator parce qu'il y avait versus dans le titre (et aussi parce qu'il y avait Alien et Predator dans ce même titre). Dans son genre, c'est un bijoux. Mais quel est son genre ?

Versus est un film quasi-amateur. Tourné sans budget par une bande de fous utilisant chaque bout de ficelle passant à leur portée pour faire des effets spéciaux ambitieux, il veut être le film de sabre, de zombi et de gunfight absolu. Dans une forêt où les morts reviennent systématiquement à la vie une bande de yakuzas poursuivant un prisonnier vont affronter pendant deux heures, sans interruption, toutes sortes d'adversaires.

Imaginez la scène d'ouverture ultime : un écran noir après un narratif fantastiquo-paranormal à base de 666 portes vers l'au-delà. Et puis l'écran noir se fend : il s'agissait en fait d'un plan serré sur un guerrier qui vient d'être tranché en deux verticalement. Parfaitement symétriques, les deux moitiés s'effondrent, libérant la caméra et laissant le spectateur découvrir une sorte de samurai énervé occupé à trancher du zombi par succession de mouvements rapides et de prises de poses dans la plus pure tradition du chanbara. Ça démarre fort !

Versus n'est pas une succession de combats vaguement reliées par un scénario. C'est une unique immense scène d'action. Une scène d'action qui dure du plan d'ouverture médiéval au final post-apocalyptique, seulement interrompue quelques minutes pour présenter les personnages (peu nombreux) et les enjeux (presque inexistants).

La presse a beaucoup comparé Versus à Matrix, qualifiant le film de Ryûhei Kitamura de délire pour fanboy sans scénario et reprenant l'iconographie des frères Wachowski pour en faire une purée de cinéma bis. C'est faux ! Cela fait des décennies que le japon produit des monuments à la Versus, basés entièrement sur une succession de coiffures improbables, de prises de pose et de héros misant tout sur leur classe. Versus tire certes une partie de ses codes de Matrix, mais pour l'essentiel pioche dans les entrailles du cinéma de genre nippon.

Si Izo est votre film de chevet, que vous aimez le cinéma de fou dangereux et que les zombis nippons sont pour vous ce que les poney roses sont pour les petites filles, foncez voir ce machin. Vous ne le regretterez pas ! Pour les autres, c'est une expérience unique qui changera votre référentiel (peut-être en redéfinissant la "nullité") et ne devrait pas vous laisser indifférent.

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