mardi 4 novembre 2008

Rest Stop: Don't Look Back de Shawn Papazian

Rest Stop: Don't Look Back est un film américain réalisé par Shawn Papazian. Il est interprété par Michael Childers, Brionne Davis et Edmund Entin.



Le choix des séquelles à Hollywood doit se faire à l'aide d'une roulette géante. C'est la seule explication justifiant une suite à Rest Stop, un honnête survival n'ayant aucune qualité particulière et une grande partie des défauts du genre.

Les fans hardcore d'horreur se souviennent donc du psychopathe au pick-up jaune sévissant dans les toilettes d'une aire de repos, près d'une autoroute abandonnée. Dans le premier opus il s'en prenait à un jeune couple partant pour la Californie. Cette fois c'est le frère de la victime, soldat de retour au foyer familial, et sa petite amie qui partent à sa recherche. Evidemment, en chemin, ils font une pause pipi dans les W.C. les plus hantées des États-Unis, et c'est là que leurs malheurs commencent.

L'avantage des suites c'est qu'on perd moins de temps à introduire le tueur. Rest Stop: Don't Look Back jouit donc d'un bon rythme et approfondit les éléments surnaturels qui faisaient l'originalité et la faiblesse du premier volet. Beaucoup de réponses sont apportées et l'ensemble gagne en cohérence ce qu'il perd en mystère. Malheureusement le film est plombé par ses personnages.

A propos du héros il n'y a rien à redire. Plus iconifié que ne le veut l'usage dans les oeuvres du genre, il ne craint rien, est courageux, combatif et bien armé. C'est un vétéran de la guerre en Irak, donc un vrai homme. Les jambes percées d'une dizaines de trous (vive les perceuses), il se relève, arrache les vis et, après quelques minutes passé à se traîner, est de nouveau capable de marcher. C'est rafraîchissant et inattendu, même si les esprits tatillons risquent de trouver que ça fait un peu propagande.

L'héroïne est en revanche absolument haïssable. Prompte à mépriser tout le monde, elle tente de rassurer son compagnon en lui expliquant que son frère, porté disparu, est certainement mort, et que c'est une perte de temps que de passer ses 10 jours de vacances à retracer sa route en voiture (enfin, c'est juste ton frère, tu va pas en faire tout un plat). Quand un ami d'enfance de la victime féminine propose de partir avec eux pour les aider, elle le traître de bouffon et l'envoie balader (ce qui ne l'empêche pas de venir, car il doit toujours y avoir un comique pour la première agression). Plus tard, le personnage en question évoque un souvenir de la disparue remontant à la sixième, et notre jolie héroïne manque de lui vomir dessus (aux États-Unis, être assidu et patient, en amitié comme en amour, semble une pathologie grave et un profond signe de névrose). Evidemment son jugement s'applique aussi au bouseux pittoresque qu'on croise dans tout survival (vous savez, le vieux qui explique qu'il ne faut pas y aller et qu'il vous aura prévenu).

Le troisième personnage est là pour la composante comique du film. Il est bavard, peureux et amoureux d'une fille qui ne l'aime pas (définition du looser). Donc il se fait éclabousser de merde dans une scéne pillant Jurassic Park, se retrouve tout nu plusieurs fois et est aspergé de sang régurgité.

Au final, Rest Stop: Don't Look Back est plus cohérent que son modèle et forme avec lui un bon diptyque, si vous arrivez à supporter ses personnages. D'un autre côté, même si vous ne les aimez pas, comme ils se font presque tous tuer, ce n'est pas vraiment un problème.

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