jeudi 13 novembre 2008

Pathology de Marc Schoelermann

Pathology est un film américain réalisé par Marc Schoelermann en 2008. Il est interprété par Milo Ventimiglia, Alyssa Milano, Michael Weston et Lauren Lee Smith.



J'aime les duels d'esprit, tout particulièrement quand les enjeux sont importants. Pour moi, un manga comme Death Note, dont l'intrigue se résume à l'affrontement de deux intelligences supérieurs autour d'un ensemble de règles clairement énoncées est un pur délice. Sur le papier Pathology avait donc tout pour me plaire.

Jugez plutôt : au sein d'une classe d'étudiants en médecine légale, un cercle privé se forme, constitué de la crème de la crème. Cette élite s'affronte à un petit jeu morbide tournant autour du crime médicalement indécelable. Chaque participant fournit tour à tour au groupe un cadavre et défie ses pairs de trouver les causes du décès. Un petit club de tueurs en série, donc, avec un prétexte médical assez glaçant.

Malheureusement il ne fallait pas attendre une grande subtilité d'un scénario de Mark Neveldine et Brian Taylor (Hyper tension c'est eux). Sur son fond alléchant, Pathology est une mascarade grotesque, tenant plus du teen-movie débordant d'alcool, de drogue et de jeune filles peu vêtues que du thriller promis. L'élite de la médecine légale passe plus de temps à fumer des substances illicites et à siffler des whisky en se gargarisant de sa propre supériorité qu'à étudier, disséquer ou même planifier des homicides.

On découvre ainsi une fresque de n'importe quoi à la limite du consternant : depuis l'effet aphrodisiaque des morgues, jusqu'à la facilité avec laquelle on peut faire disparaître 20 cadavres sans que personne ne sourcille, en passant par les éternels clichés du gros sandwich dégusté au milieux des corps en décomposition (alors que dans la vraie vie, après une simple dissection, vous puez le formol et la mort même après une douche). Nos légistes élitistes manipulent en pleine leçon des organes humains sans gants, prennent le pouls avec le pouce et font passer les docteurs de Scrubs pour des dieux de la science (et la série H pour un monument de réalisme).

Le héros, Teddy Grey, est anti-charismatique au possible et sa psychologie est à la limite du compréhensible. Mais le plus consternant c'est sa relation avec le diabolique instigateur du jeu qui est abracadabrantesque :
Tu vois, on a un super club où on tue des gens, voilà un nom et une adresse, sera-tu capable de l'éliminer sans laisser d'indices médicaux ? Oh, cool, je veux m'intégrer et boire des bières avec vous. J'y vais.

Tout le monde sait que dans le films américains se déroulant au collège, au lycée ou même en maternelle, l'unique ambition de tout le monde est de s'intégrer et d'être populaire (parce que c'est ça les études aux États-Unis, pour entrer à l'université les filles doivent prouver qu'elles se sont tapé le quater-back de l'équipe de foot et les garçons doivent amener un certificat de relation avec la capitaine de l'équipe des pom-pom girls). Mais là il s'agit de l'élite de la médecine, on pourrait imaginer un peu plus de profondeur dans leur comportement... Je veux dire que commettre un homicide pour pouvoir rigoler dans un bar avec des copains, c'est un comportement admissible et normal aux États-Unis avant 25 ans, soit la fin du lycée (dixit le cinéma) après on est sensé réfléchir pendant plus de 0,2 nanosecondes avant de prendre une décision de ce type.

Si vous faites fi de la débilité de son intrigue, de la superficialité de tout ses protagonistes, de l'absence totale d'enquête ou de réflexion, de la réalisation plate de Marc Schoelermann et des scènes racoleuses sans aucun intérêt pour l'histoire, Pathology est presque regardable et tient du croisement souffreteux entre American Pie, Hannibal et Profession Profiler. En revanche, si vous avez conservé assez de neurones pour comprendre le scénario de Vendredi 13 (ce qui veut dire 13 ou plus), vous risque de vous ennuyer et de vous énerver.

Artefacts de Giles Daoust et Emmanuel Jespers

Artefacts est un film de science-fiction belge réalisé par Giles Daoust et Emmanuel Jespers et sorti en 2007. Il est interprété par Cécile Boland, Max Digby, Jason Morell, Felix Scott et Mary Stockley.



Tout commence par un flashforward où un scientifique explique à l'héroïne qu'il la surveille, cela afin de désactiver par la suite toute possibilité de surprise lors de la découverte du complot d'ordre cosmique qui se trame autour d'elle. Ensuite, plusieurs individus se font assassiner par eux-même dans des scènes hallucinantes de platitude. Rien ne relie les victimes si ce n'est une photographie et un artefact métallique que la police découvre dans l'abdomen chacun des macchabées.

Depuis X-files il existe une vague de films pathétiques tentant de surfer sur son succès mérité. Artefacts en fait partie et est tellement médiocre qu'il pourrait servir de cas d'école.

Le film est bourré de petites incohérences à la limite de l'insupportable. Cela va du comportement inconstant, comme la femme qui secoue son petit-ami pour lui lâcher un "réveilles-toi, il faut que tu dormes", à des noeuds même de l'intrigue (les victimes sont ouvertes pour que les tueurs puissent récupérer les artefacts, fait qui est confirmé de visu dans une des scènes, mais la police signale la présence des objets métalliques en question lors des autopsies). Les acteurs jouent mal, mais comme ils sont sensés êtres des schizophrènes sous médicamentation on peut y croire. Cela justifie même leurs capacité de déduction réduite (par exemple, l'héroïne n'est pas surprise, alors qu'elle fouille l'appartement de son ex, que ce dernier utilise son propre interphone avant de monter chez lui alors qu'il vit seul).

De nombreux éléments font penser à Mémoire effacée, le thriller qui partait d'une bonne idée mais faisait n'importe quoi n'importe comment dans un crescendo d'improvisation maladroite. Heureusement, Artefacts est beaucoup plus court et, même si son final s'inscrit dans une grade tradition de deus ex-machina saupoudré de Roswell, il a le mérite d'arriver rapidement. La photographie est moche et fait ressembler l'ensemble à une production tournée sur caméscope. Les bruitages et les effets sonores sont, en revanche, travaillés et stressants...

Tout est-il à jeter ? Non ! Au regard du petit budget mis en jeu, le résultat est plus que satisfaisant et les accros aux conspirations sidérales y trouveront leur compte. De plus, l'absence de moyen est souvent compensée par un solide sens de l'ellipse. Enfin, un film où un personnage trifouilles les entrailles d'un ami mort pour y prélever un artefact, avant de le jeter vingt seconde plus tard en concluant que c'est dangereux de le garder car on peut certainement le localiser avec, alors qu'il sait par ailleurs qu'il en a lui-même un dans son corps, est suffisamment hilarant pour mériter une heure et quart de votre vie.

Max & Co de Samuel et Frédéric Guillaume

Max & Co est un film d'animation suisse de Samuel et Frédéric Guillaume sorti en 2008. Basé sur un scénario de Emmanuel Salinger, il est doublé par Lorànt Deutsch, Denis Podalydès, Sanseverino, Virginie Efira, Amélie Lerma et Micheline Dax.



Un jeune homme (en fait un jeune renard, mais ça ne change rien), débarque dans une petite ville ouvrière en espérant y trouver son père, grand musicien ambulant l'ayant abandonné dans sa petite enfance. A la recherche d'un toit et de revenus, il décroche un travail de musicien d'ascenseur dans l'usine Bzzz & Co, célèbre fabrique de tapettes à mouches qui emploie toute la population locale. Mais le marché des tapettes périclite et il y a de la restructuration dans l'air... A moins que le nouveau savant fou venu travailler sur le problème ne trouve une solution.

Les extraordinaires possibilités des images de synthèse ont causé un grand changement dans le paysage de l'animation. Curieusement, si les dessins-animés traditionnels vont en se raréfiant, les techniques alternatives existent toujours. Que ce soit Les Noces funèbres de Tim Burton ou Wallace et Gromit le mystère du lapin-garou, le vingt-et-unième siècle voit proliférer toutes sortes de productions inédites de qualité.

Techniquement, Max & Co est une perle. Avec une technologie à base de personnages en silicone évoluant sur un fond de paysages suisses réels, il allie des éclairages complexes à une animation fluide. Filmés sur les hauteurs du lac Léman, il offre une multitude de décors photogéniques. Les visages n'ont pas la souplesse qu'offre la pâte à modeler de Wallace et Gromit mais les mouvements sont bluffant.

L'intrigue, pour sa part, est adéquate et le protagonistes sont excellents. Il y a dans Max & Co une description de la classe ouvrière et de la classe dirigeante complexe et d'autant plus surprenante que l'ensemble s'adresse clairement à un public jeune. Un message écologique dans une œuvre pour enfant c'est banal, mais le voir doublé d'une charge anti-capitaliste c'est bien plus rare.

Si vous aimez les films d'animation avec des techniques peu conventionnelles et que vous avez conservé une âme d'enfant, Max & Co vous plaira. Le prix du public décerné lors du Festival international du film d'animation d'Annecy est vraiment mérité.

samedi 8 novembre 2008

Détour mortel de Rob Schmidt

Détour mortel (Wrong Turn en VO) est un film américain de 2003 réalisé par Rob Schmidt. Il est interprété par Desmond Harrington, Eliza Dushku, Emmanuelle Chriqui, Jeremy Sisto et Kevin Zegers.



Avec un slasher vous avez toujours exactement à quoi vous attendre. Les victimes sont écervelées, jeunes, bourrées de bières et contrôlés par leurs pulsions sexuelles (Vendredi 13, Camp Blood, The Tripper). Vous savez dès le début qui vivra et qui mourra et le seul effort demandé à votre système nerveux central est le décompte de corps. En revanche, la découverte d'un survival est une aventure hasardeuse. Combien y a-t-il de Rest Stop pour un Severance ? Le genre nécessite que vous sympathisiez avec les victimes et que vous soyez derrière elles dans leur quête de salut. Si elles sont trop stupides, vous vous en détachez. Si elle sont trop fortes, vous n'avez pas peur. L'équilibre est subtil...

Détour mortel est l'histoire d'un jeune médecin se rendant à un entretient d'embauche et contraint par une déviation de traverser une épaisse forêt (d'où le titre). En chemin, il percute une voiture immobile dont les pneus ont été crevés par un piège. Avec les propriétaires de la voiture accidentée, une bande de campeurs, il part à la recherche d'aide et ne tarde pas à découvrir un petite cabane isolée. Mais son contenu insalubre n'est pas rassurant...

Avec des élément volés à The Blair Witch Project, à Massacre à la tronçonneuse et à La colline a des yeux, Détour mortel alterne entre le solide classique et le cliché éculé. Les méchants sont des bourseaux dégénérés comme l'Amérique profonde en compte tant (et la France, si on croit Sheitan et Frontière(s)). Heureusement, les réactions des protagonistes sont crédibles et la réalisation est à la hauteur. L'élément forestier des décors est mis en valeur par la photographie de John S. Bartley et l'espace de quelques secondes, on pense même à La Chasse du comte Zaroff de Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel.

Au final, Détour mortel est un bonne surprise. Un survival classique, solide et efficace mais injustement méconnu. Le genre n'est certes pas ambitieux, mais tout le monde ne peut pas faire Citizen Kane. Si vous aimez, une première suite, judicieusement appelée Détour mortel 2, est sortie en 2007 et une seconde serait en préparation.

The Cell de Tarsem Singh

The Cell est un film germano-américain scénarisé par Mark Protosevich, réalisé par Tarsem Singh et sorti en 2000. Il est interprété par Jennifer Lopez, Vince Vaughn, Vincent D'Onofrio et Jake Weber.



Carl Rudolph Stargher et un tueur en série redoutable et vicieux, le genre d'individu à faire passer Hannibal Lecter pour un modèle d'équilibre. Heureusement, dès le début du film, il est arrêté et sombre dans le coma. Pas d'enquête à l'écran, donc, mais pas d'interrogatoire non plus ! Dès lors, comment trouver où il maintient sa dernière proie captive ? Le FBI est contraint de faire appel à Catherine Deane, une psychologue travaillant avec un procédé révolutionnaire : à l'aide d'une appareillage high-tech, elle se connecte directement à l'esprit de ses patients, pour visiter leur monde intérieur et traiter leurs phobies et leurs traumas à la source. Seulement Catherine Deane est habituée à pénétrer l'esprit d'enfants inoffensifs et pour elle l'esprit tortueux et sadique de Stargher s'avèrera un territoire périlleux et emplis de pièges.

Le thème de l'exploration des rêves et des fantasmes à déjà été exploitée plusieurs fois au cinéma, que ce soit avec des éléments technologiques (Dreamscape de Joseph Ruben et Paprika de Satoshi Kon) ou fantastiques (Les Griffes de la nuit, en particulier dans la trilogie des Dream Warriors : Les Griffes du cauchemar, Le Cauchemar de Freddy et L'Enfant du cauchemar). Dans The Cell, cette exploration constitue la quasi intégralité du métrage, ce qui tombe bien, étant donné la beauté plastique absolue des séquences oniriques.

Les cinéphiles se souviennent de La Maison du docteur Edwardes d'Alfred Hitchcock et de la séquence de rêve conçue par Salvador Dali en personne. Ici aussi, l'influence de Dali est palpable, la représentation de l'esprit de Rudolph Stargher étant directement inspirées de l'art contemporain. Les amateurs trouveront aussi des références à Francis Bacon et H. R. Giger qui font du monde onirique de The Cell un univers élaboré, abouti et glaçant. Ajoutez à cela une musique inspirée d'Howard Shore et vous aurez une excellente raison de courir voir l'ouvre de Tarsem Singh.

Malheureusement le scénario est primitif, se complaisant dans la description du modus operandi pervers de Rudolph Stargher (qui fait dans la surenchère, tuant ses victimes d'une manière tellement élaborée et dégradante que la santé mentale de tout Hollywood semble relative). Du coup, le spectateur se désintéresse de l'histoire et pour se concentrer sur le duel mental qui oppose Catherine Deane au tueur. Entièrement à la merci de ce dernier, car prisonnière de son esprit corrompu et pathologique, Catherine erre de surprises en horreurs, comme un touriste dans une galerie d'art.

Si vous vous sentez capable de faire fi d'un pan entier de The Cell pour vous concentrer sur ses qualités, alors vous ne regretterez pas votre choix. Autrement, c'est juste un épouvantable thriller avec de très solides références artistiques le faisant ressembler à un beau clip à la plastique parfaite. Un vrai paradoxe !

vendredi 7 novembre 2008

Rebirth of Mothra III de Okihiro Yoneda

Rebirth of Mothra III, distribué dans son pays d'origine sous le titre Mothra 3: King Ghidorah Raishu est un film japonais sorti en 1998 et réalisé par Okihiro Yoneda. Il est interprété par Megumi Kobayashi, Misato Tate, Aki Hano et Atsushi Onita.



Un étrange météore s'écrase sur terre, sous les yeux ébahis d'une famille nipponne. Dans les jours qui suivent, des enfants disparaissent un peu partout dans les environs alors qu'une ombre mystérieuse passe dans le ciel. Pendant ce temps, les petites fées chanteuses de l'Infant Island enquêtent sur l'objet céleste. Visiblement quelque chose de maléfique s'en serait échappé.

Rebirth of Mothra III est le troisième et dernier film de la nouvelle trilogie consacrée à Mothra par la Toho. Il tourne autour de l'affrontement entre notre papillon adoré et King Ghidorah, un de ses ennemis récurrents depuis 1964 (Ghidrah, le monstre à trois têtes de Ishirô Honda). Cette fois, ce sont donc deux des monstres prestigieux qui sont en tête d'affiche pour un combat titanesque.

Le ton reste plus enfantin que dans les Godzilla de la belle époque, lorgnant du côté des anciens Gamera (qui sont excellents, soit dit au passage). Comme dans les deux opus précédents, il y a beaucoup de scènes chantées avec les deux Shobijins (je sais, personne ne les appelles comme ça, d'habitude c'est les petites jumelles, voir les petites fées). Si vous n'aimez pas la guimauve vous risquez l'hyperglycémie. Autrement c'est du divertissement de qualité pour vos bambins (ou vos petits cousins, frères ou sœurs). Autant prendre dès le plus jeune âge l'habitude de voir des monstres géants se bagarrer pour la sauvegarde de l'humanité.

Comparativement, ce troisième volet est le meilleur de la nouvelle trilogie. Il faut dire que Ghidorah a la classe ! Commencez par celui-là et, si vous arrivez à encaisser l'orientation 4-12 ans, foncez vous procurer les deux autres (Rebirth of Mothra et Rebirth of Mothra II pour ceux qui suivent). Ca devrait permette de patienter en attendant qu'un jour Godzilla 3D to the MAX aboutisse.

Rebirth of Mothra II de Kunio Miyoshi

Rebirth of Mothra II, sorti au japon sous le titre de Mothra 2: Kaitei no Daikessen est un kaiju eiga, formellement un film de monstres géants, de 1997 réalisé par Kunio Miyoshi. Il est interprété par Megumi Kobayashi, Sayaka Yamaguchi et Aki Hano.



Après Mothra de Ishirô Honda en 1961, Mothra contre Godzilla et Ghidrah, le monstre à trois têtes (toujours de Ishirô Honda) en 1964, Godzilla, Ebirah et Mothra : Duel dans les mers du sud de Jun Fukuda en 1966, Les Envahisseurs attaquent (de devinez qui ? Ishirô Honda !) en 1968, Godzilla vs Gigan de Jun Fukuda en 1972, Godzilla vs Mothra de Takao Okawara en 1992 et, bien entendu, Rebirth of Mothra, de Okihiro Yoneda, en 1996, voilà le retour du papillon géant le plus populaire du monde.

Dans ce second volet de la nouvelle trilogie consacrée à Mothra, Dagahra, un dragon des mers ailé de 73 mètres de long, se réveille après que la pollution océanique ait atteint un certain niveau et émerge des abysses pour détruire tout ce qui lui passe entre les griffes.

Inutile de fouiller votre mémoire, ce Dagahra est une création originale faisant ici sa première apparition. Il est capable de tirer des rayons lasers avec sa bouche, de faire des éclairs et des tornades, de sécréter des toxines, de voler à mach 10, de nager et même de marcher. Pour le vaincre Mothra devra développer des trésors de volonté et de courage se transformant en Rainbow Mothra puis en Aquamothra (les Pokémons son enfoncés, Mothra possède plus de niveaux d'évolutions que n'importe lequel d'entre eux).

Du côté de la réalisation et des effets spéciaux, il n'y a pas grand chose à dire. Le film ne dispose certes pas de moyens hollywoodiens, mais est loin de l'indigence. Cela tient du spectacle de cirque : généreux dans les artifices et classique dans leur utilisation. La thématique écologique est plus présente que jamais, puisque la présence même de la bête est justifiée par la pollution, mais le papillon bariolé défend toutes les créatures vivantes, y compris les humains, comme si elle était le seul parmi les monstres géants à croire encore en nous.

Fans de kaiju eiga et cinéphiles à l'âme d'enfant trouveront leur compte dans ce Rebirth of Mothra II, certes naïf et simpliste, mais remplis de bons sentiments sincères. Ce n'est pas du niveau d'un des nouveaux Gamera ou des plus grands Godzilla, mais ça reste du cinéma sympathique.

Rebirth of Mothra de Okihiro Yoneda

Rebirth of Mothra (Mothra en VO) est un film japonais scénarisé par Masumi Suetani, réalisé par Okihiro Yoneda et sorti en 1996. Il est interprété par Megumi Kobayashi, Sayaka Yamaguchi et Aki Hano.



Tout le monde aime Mothra. Contrairement à Godzilla, elle a de belles couleurs et est toujours bienveillante. C'est la défenseuse de la terre et de la nature, mais aussi de l'humanité. Ses apparitions sont, de plus, souvent accompagnées de celles de deux prêtresses lilliputiennes mignonnes comme tout. Avouez que c'est plus charmant que Minilla (Son of Godzilla) et son look de Casimir gris avec de l'eczéma.

Un sondage effectuée en 1992 par la Toho révéla que la plaisante phalène est la plus populaire des grosses bestioles (kaiju) chez le femmes. Du coup, en 1996, la Toho entama la production d'une trilogie centrée entièrement sur Mothra, faisant de l'animal bariolé le premier monstre géant japonais à avoir son propre films après son inclusion dans la franchise Godzilla. N'oublions cependant pas, que avant d'être le compagnon et l'adversaire du lézard radioactif le plus célèbre du monde, Mothra était la vedette du film Mothra de Ishiro Honda en 1961, lui-même inspirée du roman The Luminous Fairies and Mothra de Takehiko Fukunaga.

Rebirth of Mothra est donc le second film centré sur Mothra, après trente années seulement ponctuées par un nombre incalculable d'apparitions au près de Godzilla. C'est aussi un retour aux sources pour le personnage, avec une thématique écologique forte et des éléments féeriques.

Le film démarre avec une paisible scène de famille : Mothra, vieillissante, termine ses jours sur Infant Island en surveillant un oeuf contenant sa succession (Mothra semble se reproduire par parthénogenèse). Pendant ce temps, des capitalistes véreux déforestent sans état d'âmes et déterrent un artefact ancien et maléfique, artefact rapidement dérobé par Belvera, une méchante fée qui l'utilise pour réveiller Desghidorah (qui ressemble curieusement à King Ghidorah, le dragon à trois-tête).

Kaiju eiga ordinaire, Rebirth of Mothra vise un public très jeune mais n'infantilise jamais son public. Voir la sympathique phalène en vedette, sans que personne ne vienne marcher sur ses plate-bandes, est très agréable, même s'il ne faut pas s'attendre à des combats dantesque de sa part, les papillons n'étant pas aussi impressionnant au combat que les dragons, les tortues (Gamera) et les lézards cracheurs de feu.

Si vous voulez du catch en costume de latex avec des maquettes piétinées et des explosions, c'est Godzilla: Final Wars ou Godzilla, Mothra and King Ghidorah: Giant Monsters All-Out Attack qu'il faut voir. En revanche, si l'ambiance à la Infant Island vous plait, Rebirth of Mothra est un morceau de choix.

mardi 4 novembre 2008

Rest Stop: Don't Look Back de Shawn Papazian

Rest Stop: Don't Look Back est un film américain réalisé par Shawn Papazian. Il est interprété par Michael Childers, Brionne Davis et Edmund Entin.



Le choix des séquelles à Hollywood doit se faire à l'aide d'une roulette géante. C'est la seule explication justifiant une suite à Rest Stop, un honnête survival n'ayant aucune qualité particulière et une grande partie des défauts du genre.

Les fans hardcore d'horreur se souviennent donc du psychopathe au pick-up jaune sévissant dans les toilettes d'une aire de repos, près d'une autoroute abandonnée. Dans le premier opus il s'en prenait à un jeune couple partant pour la Californie. Cette fois c'est le frère de la victime, soldat de retour au foyer familial, et sa petite amie qui partent à sa recherche. Evidemment, en chemin, ils font une pause pipi dans les W.C. les plus hantées des États-Unis, et c'est là que leurs malheurs commencent.

L'avantage des suites c'est qu'on perd moins de temps à introduire le tueur. Rest Stop: Don't Look Back jouit donc d'un bon rythme et approfondit les éléments surnaturels qui faisaient l'originalité et la faiblesse du premier volet. Beaucoup de réponses sont apportées et l'ensemble gagne en cohérence ce qu'il perd en mystère. Malheureusement le film est plombé par ses personnages.

A propos du héros il n'y a rien à redire. Plus iconifié que ne le veut l'usage dans les oeuvres du genre, il ne craint rien, est courageux, combatif et bien armé. C'est un vétéran de la guerre en Irak, donc un vrai homme. Les jambes percées d'une dizaines de trous (vive les perceuses), il se relève, arrache les vis et, après quelques minutes passé à se traîner, est de nouveau capable de marcher. C'est rafraîchissant et inattendu, même si les esprits tatillons risquent de trouver que ça fait un peu propagande.

L'héroïne est en revanche absolument haïssable. Prompte à mépriser tout le monde, elle tente de rassurer son compagnon en lui expliquant que son frère, porté disparu, est certainement mort, et que c'est une perte de temps que de passer ses 10 jours de vacances à retracer sa route en voiture (enfin, c'est juste ton frère, tu va pas en faire tout un plat). Quand un ami d'enfance de la victime féminine propose de partir avec eux pour les aider, elle le traître de bouffon et l'envoie balader (ce qui ne l'empêche pas de venir, car il doit toujours y avoir un comique pour la première agression). Plus tard, le personnage en question évoque un souvenir de la disparue remontant à la sixième, et notre jolie héroïne manque de lui vomir dessus (aux États-Unis, être assidu et patient, en amitié comme en amour, semble une pathologie grave et un profond signe de névrose). Evidemment son jugement s'applique aussi au bouseux pittoresque qu'on croise dans tout survival (vous savez, le vieux qui explique qu'il ne faut pas y aller et qu'il vous aura prévenu).

Le troisième personnage est là pour la composante comique du film. Il est bavard, peureux et amoureux d'une fille qui ne l'aime pas (définition du looser). Donc il se fait éclabousser de merde dans une scéne pillant Jurassic Park, se retrouve tout nu plusieurs fois et est aspergé de sang régurgité.

Au final, Rest Stop: Don't Look Back est plus cohérent que son modèle et forme avec lui un bon diptyque, si vous arrivez à supporter ses personnages. D'un autre côté, même si vous ne les aimez pas, comme ils se font presque tous tuer, ce n'est pas vraiment un problème.

Rest Stop de John Shiban

Rest Stop est un film américain réalisé par John Shiban et sorti en 2006. Il est interprété par Jaimie Alexander, Joey Mendicino, Nick Orefice, Deanna Russo, et Joseph Lawrence.



Chaque tueur a son terrain de jeu. Jason Voorhies affectionne Cristal Lake et sa colonie de vacances, pendant que Freddy Kruger aime le quartier résidentiel d'Elm Street et que Michael Myers sort rarement de la paisible ville d'Haddonfield. A l'opposé, Leatherface préfère les grands espaces désertique du Texas, tout comme une sympathique famille de cannibales, quelque part dans le Nouveau-Mexique, là où les collines ont des yeux.

Le tueur de Rest Stop chasse pour sa part dans les toilettes publiques. Plus précisément dans des W.C. au bord d'une route Californienne. Cela maque cruellement de classe, mais chaque motel contient déjà son Norman Bates, et il faut se rabattre sur ce qui reste.

Nicole et Jess, un couple américain standard, roulent en direction de la Californie, destination privilégiée des futures victimes de tueurs en série. Après un accident impliquant un pick-up jaune, ils s’arrêtent sur une aire de repos abandonnée. En sortant des toilettes, Nicole constate la disparition, de son petit-ami. À la place, le pick-up revient, conduit par un vilain psychopathe.

Avec une affiche ressemblant curieusement à celle de Wolf Creek (une jeune fille en sang, seule sur une immense route rectiligne se perdant à l'horizon), Rest Stop est un survival honnête. Pillant allègrement Duel, Jeepers Creepers, Détour mortel et d'autres classiques du genre, il innove peu, même s'il tente maladroitement d'introduire des éléments surnaturels à son intrigue. Le lieu exigu de l'action (presque tout se déroule dans les toilettes d'une aire de repos, ne l'oublions pas), est cependant rafraîchissant et contribue au stress qui se dégage de l'ensemble.

Notons enfin l'apparition du policier le plus stupide de l'humanité, pulvérisant dans la bêtise crade et l'incompétence Chef Wiggum des Simpsons. Bonjour, monsieur le conducteur de pick-up déglinguée et crasseuse, avez-vous vu passer un psychopathe dans une pick-up déglinguée et crasseuse ? Non ? Dommage...

Je peux résumer l'ensemble de cette critique en disant que Rest Stop est un survival en direct-to-video et que sa qualité est exactement ce que vous pouvez attendre de ce genre de production. Vous ne serez ni déçus ni surpris, si vous connaissez le genre. Pour une initiation, tournez-vous vers Massacre à la tronçonneuse ou le nouveau La colline a des yeux d'Alexandre Aja.

lundi 3 novembre 2008

Kansen de Masayuki Ochiai

Kansen est un film japonais réalisé en 2004 par Masayuki Ochiai. Il est interprété par Koichi Sato, Masanobu Takashima, Shiro Sano, Moro Morooka, Kaho Minami et Michiko Hada.



Les hôpitaux sont un lieux de prédilection pour les films d'horreur. Que ce soit Halloween II, Hellraiser II ou Terreur à l'hôpital central, l'ambiance oppressante qu'ils dégagent est une base de choix pour susciter l'effroi.

Si on s'intéresse plus particulièrement au thème de l'hôpital hanté, Kansen (littéralement Infection), est un film de choix. Entre l'américain Kingdom Hospital de Stephen King et le danois L'Hôpital et ses fantômes de Lars von Trier, ce yurei eiga est sorti en 2004, alors que le Japon multipliait les clones de Ring.

Premier volet de la saga des J-Horror Theater, comptant tout de même Prémonition de Tsuruta Norio, Réincarnation de Takashi Shimizu et Rétribution de Kiyoshi Kurosawa, Kansen se déroule de nuit, dans un hôpital en sous-effectifs. Une ambulance amène un patient atteint d'une infection étrange et l'abandonne sans explication après que le Dr. Akiba ait explicitement refusé son admission à cause du manque de personnel. Pendant ce temps, dans la chambre 3, un malade fait une crise. Suite à une confusion entre le Chlorure de potassium et le Chlorure de calcium par une infirmière épuisée, les deux termes se ressemblants phonétiquement en japonais, le malade en question décède. Mais ce n'est que le début de la nuit...

Horrible et se complaisant dans la description graphique d'une pathologie spectaculaire et inconnue, Kansen alterne entre le film gore, le film de fantôme et une horreur très psychologie, basée sur la désagrégation du mental de tout les protagonistes. L'originalité réside justement dans ce mélange curieux, très efficace pour peu qu'on arrive à l'accepter.

Masayuki Ochiai nous offre une réalisation peaufinée et généreuse en effets (verts). Oubliez la retenue de Dark Water et de Ju-on. Ici les corps sont déformés par la maladie et les esprits sont tordus pour un résultat s'écartant des chemins battus. Si la contagion vous effraie alors vous serez terrifiés !

Un remake américain serait en préparation (enfin, je peux coller cette phrase à la fin de plus de la moitié de mes critiques concernant les films asiatiques).

Max la Menace de Peter Segal

Max la Menace (Get Smart en VO) est un film américain réalisé par Peter Segal en 2008. Il est interprété par Steve Carell, Anne Hathaway, Dwayne "The Rock" Johnson, Alan Arkin et Terence Stamp.



Hollywood a une étrange façon de recycler tout ce qui passe sous la main. Romans, TV, BD, jeux vidéos, attractions foraines (Pirates de caraïbes c'est quoi à la base ?) : tout est bon pour remplir les pages blanches. Adapter au cinéma tout les comics à succès de ce 20 dernières années est logique, quand on voit les entrées de The Dark Knight et de la trilogie Spiderman. Par contre, pourquoi aller piocher dans les séries TV des années soixante ? Allez savoir ! Après Ma sorcière bien-aimée (Bewitched) de Nora Ephron en 2005, voilà donc un film sur Max la Menace !

Bureaucrate surdoué dans l'analyse de documents mais maladroit dès qu'il s'agit de missions sur le terrain, Max la Menace se voir affecter une mission de très grande importance : sauver le monde d'un chantage nucléaire orchestré par le diabolique Siegfried.

Max la Menace était très drôle en 1965, à sa sortie (j'imagine, je n'étais pas né à l'époque), et même de nos jours, les pitreries de l'Agent 86 créé par Mel Brooks et Buck Henry font encore rire (du moins si j'en juge la poignée d'épisodes que j'ai regardé, je déteste me prononcer sur une série dont je n'ai pas vu tout les épisodes dans l'ordre sans en sauter la moindre minute). Mais a quoi pensaient les producteurs en allant le déterrer ?

L'humour à la Mel Brooks ne fonctionne que sur des moyenâgeux cinématographiques comme moi. Donc, pour faire un film qui marche, il faut moderniser. Adieu l'ambiance sixties de la série : bienvenu dans le vingt-et-unième siècle avec des gros ordinateurs, des geeks et une copie mollassonne d'Espion et demi. A part le titre et le gag d'ouverture, le nouveau Max la Menace n'a pas grand rapport avec son modèle.

Tissu de clichés cousus de câbles d'acier peints en fluo, Max la Menace dégage une impression de déjà-vu soporifique. Après tout, il existe plus de parodie de films d'espionnage que de James Bond (OSS 117 : Le Caire, nid d'espions, Johnny English, Drôles d'espions, Austin Powers, Double zéro).

Heureusement, tout n'est pas sombre. Don Adams cède sa place à Steve Carell, qui, par ses talents de comédien, sauve le film, faisant rire par sa seule présence (ça tombe bien, parce qu'il n'y a rien à part sa présence). Et Dwayne Johnson, alias The Rock, référence exquise à son expressivité, arrive à joueur (ce qui semblait impossible à l'époque du Roi Scorpion). A vous de voir si c'est suffisant pour payer une place de cinéma.

Anamorph de Henry Miller

Anamorph est un film américain réalisé Henry Miller en 2007. Il est interprété par Willem Dafoe, Scott Speedman, Peter Stormare, Clea DuVall, James Rebhorn et Mick Foley.



Petit film indépendant distribué par IFC Films, Anamorph est sorti en 2008 dans l'indifférence générale (après une première au Milwaukee International Film Festival en 2007). Peu aimé par la critique (26% de critiques positives sur Rotten Tomatoes), il mérite cependant l'attention des amateurs de thrillers.

Stan Aubray, un détective rendu célèbre par sa traque du tueur en série Oncle Eddie, reprend du service après une dépression de plusieurs années, quand un tueur imitateur fait son apparition. Mais l'imitateur en est-il réellement un quand on voit la qualité de ses œuvres ? Car Oncle Eddie était avant tout un artiste, mêlant des corps à ses compositions.

Chaque meurtre étant pensé comme une œuvre d'art, Anamorph nous offre les plus belles scènes de crimes jamais montrées au cinéma. Couleurs, décors, perspective, matériaux, ombres et lumières : tout est calculé pour un impact optimal. Les corps sont peints, placés avec soins dans des postures théâtrales, parfois mêmes découpés pour former des assemblages savants dont l'effet est encore renforcés par la présence d'autres œuvres (tableaux et sculptures). Dommage que cette recherche plastique morbide soit la seule qualité du film...

L'enquêtes se résume à la recherche des indices volontairement laissés par le tueur dans ses œuvres. Stan traîne sa dépression et fait n'importe quoi (il explore ses pistes tout seul, risquant plusieurs fois sa vie, sans qu'il y ait la moindre raison à cela, si ce n'est renforcer le cliché selon lequel les règles ne sont pas faites pour l'élite de la police). Et le scénario ne tient pas la route : tout le monde parle d'un imitateur alors que la culpabilité du premier suspect, abattu lors de son arrestation, n'a jamais été prouvée.

En fait on pense à l'épisode de South Park, Le Don incroyable de Cartman, parodie de Dead Zone et Dragon Rouge, où la police arrête un suspect, voit que les meurtres continuent, déduisent la présence d'un imitateur, arrêtent un second suspect, constatent un nouvel homicide, déduisent la présence d'un imitateur d'imitateur et ainsi de suite, sans jamais remettre en cause leurs conclusions précédentes.

Dans l'ensemble Anamorph est quand même un film sympathique, compensant les faiblesses de son intrigue par une formidables direction artistique doublée d'un sens plastique très sûr (si vous n'êtes pas sujet à la nausée).

La Fureur dans le Sang (Saison 5)

La Fureur dans le sang (Wire in the Blood) est toujours une série télévisée britannique. Diffusée en 2006, cette cinquième saison est interprétée par Robson Green, Simone Lahbib, Mark Letheren et Alan Stocks.



Tony Hill, mon psychologue clinicien favori, est de retour pour cette cinquième saison de La Fureur dans le Sang. Une série de téléfilms qui n'est apparemment pas prête de s'arrêter (la saison six a déjà été diffusée outre-manche).

Dans Enfance brisée (The Colour of Amber), Tony Hill et Alex Fielding enquêtent sur l'enlèvement d'une petite fille. Basée sur un improbable coïncidence l'intrigue a le mérite d'être assez imprévisible, mais la composante psychologique est faible et le rôle mineur de Tony Hill s'avère décevant.

Nocebo, pour sa part, est une petite merveille. Cette histoire de sortilèges et de malédiction allie une réalisation virtuose au meilleur scénario de la saison, faisant de ce second épisode une perle lorgnant du côté du cinéma fantastique. La dernière scène laisse même sous-entendre une composante surnaturelle, dimension inattendue dans le monde hyper-rationnel de Tony Hill.

Le Nom des anges (The Names of Angels) a tout de l'épisode type : un tueur en série revêt ses victimes des habits dérobés à ses anciennes proies. Tony Hill fait appel à ses connaissances académiques, dressant le portrait du tueur, étudiant la victimologie et donnant au final les éléments à la police pour restreindre leur liste de suspects. Rien de nouveau sous le fog britannique...

Il n'y a pas grand chose à dire sur Les péchés des mères (Anything You Can Do) si ce n'est que cette histoire de tueur augmentant les risques à chacun de ses crimes, jusqu'à s'en prendre à la police, n'arrive pas à émerger du lot.

Dans Massacre au Texas (Prayer of the Bone), épisode hors-normes, Tony Hill quitte l'Angleterre et se retrouve sans Alex Fielding. Venu faire l'évaluation psychologique d'un soldat accusé d'avoir massacré sa famille, il mène sa propre enquête, s'attirant la colère de tout ceux qui l'entourent : procureurs, avocat de la défense, policiers, juge et connaissances de l'accusé. Mais l'affaire est ténébreuse et il y a plus de politique et d'enjeux obscurs de justice au Texas... Notons au passage que Massacre au Texas n'est rattaché à la cinquième saison de La Fureur dans le Sang qu'en France. À la base, il s'agit d'un épisode indépendant diffusé au début de l'année 2008.

Les meilleures choses s'épuisent. Même si La Fureur dans le Sang reste une excellente série, cette cinquième saison laissera une impression de déjà-vu aux spectateurs assidus. Les autres préféreront se jeter directement sur les deux meilleurs épisodes du lot : Nocebo et Massacre au Texas.

dimanche 2 novembre 2008

Bleach: The Diamond Dust Rebellion de Noriyuki Abe

Bleach: The Diamond Dust Rebellion, est un film d'animation japonais réalisé en 2007 par Noriyuki Abe sur un scénario de Michiko Yokote et Tite Kubo (l'auteur du manga d'origine). Il est doublé par Masakazu Morita, Fumiko Orikasa, Romi Paku et Akira Ishida.



Voilà, après Bleach: Memories of Nobody, sorti en 2006, le second film sur Kurosaki Ichigo et sa bande. Gageons que, vu le succès inépuisable du personnage, ce ne sera pas le dernier.

Tout commence à la Soul Society, le royaume où vivent les âmes pures et les shinigami. Toshiro Hitsugaya est chargé de protéger une escorte transportant le sceau du roi, un artefact doté de pouvoirs surnaturels. Mais des voleurs surgissent et s'en emparent. Blessé lors de la bataille, Toshiro prends la fuite et disparaît, laissant le Seireitei le suspecter de traîtrise. Sur terre il croise Kurosaki Ichigo qui décide de l'aider. Ichigo est ensuite rapidement assisté par Rangiku Matsumoto, Rukia Kuchiki, et Renji Abarai, tous convaincus de l'innocence de Toshiro.

Centré sur une tragique histoire concernant la jeunesse de Toshiro, ce second film Bleach a le mérite de creuser le passé d'un des capitaines les plus populaires du manga. Avec un background aussi solide, l'intrigue présente fait un peu prétexte : pourquoi Ichigo doit-il intervenir dans une histoire concernant Toshiro ? Et d'ailleurs pourquoi est-il sur terre ? N'est-il pas occupé dans le Hueco Mundo à essayer de récupérer Orihime Inoue ?

Film oblige, l'animation est de qualité, les dessins sont impressionnants et la musique de Shiro Sagisu offre sont lot de nouvelles trouvailles. A part ça, c'est du Bleach tout craché ! Les ficelles sont grosses comme des câbles, les combats sont basés sur la surenchère, avec des attaques pulvérisant des quartiers entiers, et les flash-backs noient le spectateur dans des torrents de larmes artificielles...

Les fans y trouveront leur compte, même si les qualités techniques de The Diamond Dust Rebellion ne compensent pas entièrement les faiblesses de son intrigue. Pour les autres, ce second film tient quand même du filler de luxe, et les quelques révélations qu'il réserve sur Toshiro sont un appât un peu mince.

jeudi 30 octobre 2008

Prémonition de Norio Tsuruta

Prémonition (Yogen en VO) est un film japonais réalisé par Norio Tsuruta en 2004. Il est interprété par Hiroshi Mikami, Noriko Sakai, Maki Horikita et Mayumi Ono.



Norio Tsuruta s'est illustré en réalisant Ring 0: Birthday (2000), volet hors du commun s'inscrivant dans une saga prestigieuse (Ring c'est quand même l'origine du renouveau de l'horreur nippone). Les cinéphiles déviants se souviennent aussi de Kakashi (2001), une histoire d'épouvantails esthétique dotée d'un scénario inattendu et novateur inspiré d'un manga de Junji Ito. Le voir à la tête d'une nouvelle adaptation de manga, celle de Newspaper of Terror (Kyoufu Shinbun en VO) de Jiro Tsunoda, publié en 1973, est donc très rassurant.

En voiture, de retour de vacances avec sa femme, Ayaka, et sa fille, Nana, Hideki, un professeur d'université, s'arête pour pouvoir uploader un fichier depuis son PC portable. Pendant qu'il attend dans un cabine téléphonique, il tombe sur un article de journal signalant la mort d'une fillette dans un accident. Le problème c'est qu'il s'agit de sa fille et que la date et l'heure correspondent à l'instant présent. A peine Hideki a-t-il réalisé cela qu'un camion heurte de plein fouet sa voiture, garée non loin. Trois années plus tard il est séparé de sa femme et essaye d'oublier cette histoire pendant que cette dernière veux le croire et mène une enquête sur les journaux de la terreur, ces fameux articles venus du futur que peuvent parfois percevoir certains.

Montage millimétrique, absence de musique, ambiance oppressantes, effets calculés mais éculés : Yogen ressemble au premier abord à n'importe quel yurei eiga de bonne facture. Mais, sous ses apparences superficielles, se cache un petit bijou d'originalité. L'histoire s'écarte petit à petit de la traditionnelle enquête propre au genre pour partir dans des divagations surréalistes sur le sens de la destiné, pendant que divers éléments se mettent en place pour introduire une conclusion virtuose et écrasante de logique.

Enfin, malgré la mode des remakes, Prémonition, n'a rien a voir avec le consternant film américain du même nom, mettant en vedette Sandra Bullock. Même si le titre est identique et qu'il s'agit dans les deux cas de l'histoire d'un couple et de leur fille unique brisés par un accident de voiture.

La Fureur dans le Sang (Saison 4)

La Fureur dans le sang (Wire in the Blood) est toujours une série télévisée britannique. Diffusée en 2006, cette quatrième saison est interprétée par Robson Green, Simone Lahbib, Mark Letheren et Alan Stocks.



La grande nouveauté de la saison, c'est qu'Hermione Norris abandonne son personnage de Carol Jordan au profil de Simone Lahbib (qui interprète une Alex Fielding ressemblant tout de même beaucoup à Carol). La Remplaçante (Time to Murder and Create), épisode relativement faible, est donc essentiellement un prétexte pour introduire cette nouvelle Alex Fielding, réticente à faire appel aux conseils de Tony Hill.

Le Mur du silence (Torment), second épisode de cette quatrième saison, est directement inspiré d'un roman de Val McDermid. Brillant dans son intrigue, quoi qu'improbable, il présente une série de meurtres ressemblant étrangement à ceux commis par un ancien tueur, désormais enfermé en asile psychiatrique. Même si la culpabilité du premier tueur ne peut pas être remise en cause, il est évident pour Tony Hill que c'est le même assassin qui sévit à nouveau. Comment résoudre un tel paradoxe ?

Les Âmes perdues (Hole in the Heart) traîne Tony Hill dans une complexe histoire de meurtres accompagnés de suicides. Avec ses confréries secrètes, sa franc-maçonnerie et ses références religieuses, il ravira les amateurs d'Umberto Eco et de Gabriel Knight : Énigme en Pays Cathare (j'aurais pu citer Da Vinci Code, mais c'est vulgaire).

Enfin, Retrouvailles fatales (The Wounded Surgeon) clôt cette quatrième saison avec une aventure particulièrement éprouvante pour Tony : son premier patient, a qui il avait arraché des aveux des années plus tôt, est remis en liberté et l'attaque en justice, prétextant que ses aveux ont étés extorqués. Soutenu par un psychologue, il arrive à faire douter le docteur Hill du bien-fondé de toute sa carrière... Sa confiance en lui s'effrite en même temps que ses mots de tête le reprennent. Sa tumeur est-elle de retour ?

Effet de mode obligeant, la réalisation se modernise, abusant parfois de montage à base de cut, pendant que la photographie devient plus artificielle, avec des traitements numériques pour ternir les couleurs ou accentuer certaines lumières. On est toujours loin des effets clipesques de Les Experts : Manhattan, mais le côté britannique de l'ensemble s'estompe un peu.

Même si le niveau baisse légèrement comparé aux trois premières saisons, la série souffrant du départ soudain de Carol Jordan et la personnalité de Tony Hill n'évoluant pas et ne surprenant plus, La Fureur dans le Sang reste une série brillante.

La Fureur dans le Sang (Saison 3)

La Fureur dans le sang (Wire in the Blood) est une série télévisée britannique, créée d'après les romans de Val McDermid et diffusée depuis le 14 novembre 2002. Elle est interprétée par Robson Green, Hermione Norris, Mark Letheren et Alan Stocks.



Après une première saison de qualité (et pour cause, deux des trois scénarios étaient directement adaptés des romans de Val McDermid) et une seconde saison frisant le génie (j'avoue avoirs vu des dizaines de films sur le sujet n'égalant pas la qualité de ces quatre épisodes), voilà le retour de Tony Hill, psychologue clinicien et professeur universitaire, et de l'inspecteur Carol Jordan pour une troisième saison de La Fureur dans le Sang.

Constitué de 4 épisodes de 90 minutes, cette troisième saison de La Fureur dans le Sang ravira les petits psychopathes comme les grands cinéphiles déviants.

Excellent épisode d'ouverture pour cette troisième saison, quoi qu'un peu tiré par les cheveux, Rédemption commence par la découverte du corps d'un enfant, adroitement disposé dans une usine désaffectée. Il n'a subit aucune agression et avait été déclaré peu avant comme fugueur, ayant manifestement quitté son domicile de son plein grès. Les motivations du tueurs sont obscures : il n'y a ni traces de sévices, ni traces d'abus. La façon dont il trouve ses victimes le sont plus encore : comment sait-il quels sont les enfants à problèmes qui vont fuguer ?

Dans Mauvaise graine (Bad Seed), un nouveau psychologue criminel fait de la concurrence à Tony Hill : William "Mack the Knife" MacAdam, un ancien tueur en série, désormais étudiant universitaire et plus que jamais déterminé à prouver sa supériorité intellectuelle. Mais voilà qu'une nouvelle série de meurtre commence. Ces homicides sanglants semblent reprendre la signature de ceux de Mack the Knife, vingt ans plus tôt.

Passons rapidement sur Quand la nuit tombe (Nothing But The Night), amusant dans son concept (un couple de tueurs effectue une série de meurtres sans relations apparentes, que ce soit dans le choix des victimes ou dans le modus operandi), il s'avère dans l'ensemble trop conventionnel pour surprendre.

L'apothéose de cette nouvelle saison c'est Le Sniper (Synchronicity), épisode haletant où un tireur d'élite terrorise la population de Bradfield pendant que Tony Hill perd progressivement sa rationalité, sous l'effet conjugué d'une tumeur au cerveau et de son incapacité à prévoir les actes de l'assassin qui semble agir au hasard. Avec une confrontation finale radicale, Le Sniper justifie à lui-seul la vision de cette troisième saison.

Même si l'effet de surprise est passé (la personnalité de Tony Hill est désormais bien cernée et la construction des épisodes ne change pas radicalement d'une fois sur l'autre), La Fureur dans le Sang reste une série de qualité après 11 épisodes de 90 minutes, et cela tient de l'exploit.

dimanche 19 octobre 2008

La Fureur dans le Sang (Saison 2)

La Fureur dans le sang (Wire in the Blood) est une série télévisée britannique, créée d'après les romans de Val McDermid. Elle est interprétée par Robson Green, Hermione Norris, Simone Lahbib et Mark Letheren.



Beaucoup de séries s'essoufflent dès la seconde saison. Etant plus attiré par le grand écran que par la petite lucarne, j'ai même tendance à penser que dans la majorité des cas, dès le premier épisode, les bonnes idées sont suffisamment exploitées pour qu'on puisse ensuite leur ficher la paix (imaginez un monde où il n'y aurait que des pilotes... ah, on me fait signe que c'est le principe du cinéma).

Prenez Les Experts. A part les épisodes réalisés par Quentin Tarantino (notamment Jusqu'au dernier souffle), que nous a offert de neuf cette série depuis sa création ? Ceux qui ont répondu Les Experts : Miami et Les Experts : Manhattan sont éliminés. Quoi qu'Horatio Caine puisse être considéré comme une chose radicalement novatrice (en fait il est l'incarnation même de l'esprit des Experts et peut, simplement en penchant la tête avec conviction, résumer la quintessence même de tout les épisodes réunis). J'en porterais presque des lunettes de soleil 24 heures sur 24 si je ne m'abîmais pas déjà suffisamment la vue en ne quittant mon PC que pour aller dans des multiplexe.

Toutes ces divagations pour dire que, puisque La Fureur dans le sang avait fait très fort avec sa première saison, on pouvait s'attendre à une baisse de régime. Et bien il n'en est rien ! Carol Jordan et Tony Hill sont toujours fascinants et s'attellent à des enquêtes plus complexes encore. Même si les épisodes font "seulement" 90 minutes, ils contiennent autant de rebondissement qu'un épisode de Bip Bip et Coyote et leurs lots de psychopathes gratinés.

La direction artistique ne change pas et les acteurs sont les mêmes. Les choix musicaux sont en revanche encore plus originaux, inattendus et éclairés que dans la première saison.

Du côté des intrigues la variété et la qualité sont au rendez-vous : depuis l'assassin réparateur de téléphone utilisant ses connaissances du réseau pour narguer la police (Le Silence des collines) jusqu'à à la schizophrène idolâtrant Jeanne D'Arc et prolongeant une querelle religieuse vieille de plusieurs siècles en exécutant des mécréant (Illuminations), en passant par la brute sanguinaire qui commet toujours des meurtres barbares à l'extérieur alors qu'elle est enfermé en cellule (Dans l'ombre du Roi). La santé mentale de Tony Hill ne va pas en s'améliorant, puisqu'il se retrouve même, l'espace d'un épisode, accusé du viol d'une de ses élèves pendant qu'il ne peut détacher son attention du tueur en série qu'il pourchasse et de Maggie Thomas (la tueuse d'enfant à qui il rend visite depuis le premier épisode).

Amateurs du Silence des Agneaux, de Seven et des films de Dario Argento, vous trouverez dans cette série britannique tout ce qu'il vous faut pour faire fonctionner vos neurones et pour nouer vos entrailles.

mardi 14 octobre 2008

The Strangers de Bryan Bertino

The Strangers est un film d'horreur américain sorti en 2008. Ecrit et réalisé part Bryan Bertino, il met en scène Liv Tyler, Scott Speedman et Glenn Howerton.



Bon début : un avertissement nous signale que le FBI estime à 1.4 millions le nombre annuel de crimes violent aux Etats-Unis (ce qui fait que, si tout ces crimes sont des doubles homicides, comme veut nous le laisser supposer le film, un américain sur deux meurt assassiné). Un deuxième bandeau vient enfoncer le clou en soulignant que le scénario est basé sur des événements réels (comme les X-files, Le seigneur des anneaux, Star Wars et Bambi 2). Vous voilà prêt à découvrir la terrible histoire d'un honnête couple se faisant attaquer dans une maison isolée par une terrible menace...

Tout le monde se souvient des cinq derrières minutes de Halloween où Laurie Strode est poursuivie par Michael Myers et se cache, terrifiée, dans un placard. Par les interstices de la porte de sa cachette, elle regarde roder silencieusement le monstre qui la cherche minutieusement dans sa propre chambre. Depuis trois décennies tous les réalisateurs d'horreur tentent de recopier cette scène avec plus ou moins de succès. Cela nous a donné des centaines de slashers débiles ne faisant que varier le masque du tueur et le tour de poitrine des actrices teenager (ayant tous plus de 30 ans, ne me rappelez pas la définition du terme teenager). Depuis le simple sac de patates troué (Vendredi 13 : Le Tueur du vendredi) à l'efficace masque de hockey (Vendredi 13 à partir de Meurtres en 3 dimensions), en passant par le masque de clown (Camp Blood, Burger Kill et bien d'autres), le masque de Donald Regan (The Tripper) et le masque artistique inspiré du Cris d'Edvard Munch (Scream), les scénaristes et costumiers ont d'ailleurs tout essayé.

Pour The Strangers, nous avons le droit à une compilation de masques puisque les tueurs sont trois, chacun d'entre eux ayant en plus le don d'ubiquité qu'entraîne l'usage abusif des hors-plans, des ellipses et des séquences mal cadrées. Trois tueurs, cela fait un bonus de 200%, mieux que n'importe quel paquet de céréales géant. Cette générosité est malheureusement contrebalancées par une certaine pingrerie, puisque les victimes potentielles sont au nombre de deux (quand le nombre moyen de morts dans un Vendredi 13 est égal dix). Un héros et une héroïne, ça fait mesquin, me direz vous, mais, s'ils sont intelligents, ça peut compenser. Après tout la moitié des personnages se font généralement tuer avant même d'avoir pris conscience que la « légende locale » qui parle de 12 morts annuels depuis deux décennies et fondée. D'ailleurs, si on s'en fie au premier quart d'heure, The Strangers s'éloigne des clichés du slasher pour venir loger du côté des survival, un autre genre un peu plus noble, puisque les héros sont des adultes, donc des individus théoriquement sensés et raisonnables.

Trois tueurs et un couple mature avec un système nerveux centrale... Pourquoi pas ? Malheureusement nos tourtereaux se comportent comme des adolescents américains nourris à la bière et au beurre de cacahouète (à part qu'ils n'ont pas le temps de coucher ou de prendre un bain de minuit tout nu dans le lac où 110 jeunes filles ont disparues, mais ça serait tout à fait leur genre si l'occasion se présentait). Ils passent leur temps à hurler, sangloter, fuir, et hurler encore plus. Au début la réalisation est efficace, mais la lassitude s'installe rapidement et quand le tueur au masque en sac de toile surgit pour la 12ème fois dans le dos de l'héroïne c'est difficile d'avoir peur.

Le problème de The Strangers c'est de se borner aux dix avant-dernière minutes d'un film du genre (donc le passage où les personnages courent bêtement et tentent de se cacher en espérant que le tueur va oublier qu'il les a vu entrer dans une pièce). L'ensemble ressemble à un slasher allégé (c'est possible ?) faisant l'impasse sur la conclusion (normalement, à un moment, ils arrêtent de fuir et sortent leurs mains de leur poches ou leur doigts d'un autre endroit) et sur l'introduction (présentez-les nous, qu'on ait le temps de sympathiser, ou de souhaiter leur mort). The Strangers c'est donc une heure de cris, de cache-cache, de cris, de sanglots, de cris et de cache-cache (je me répète ? le film aussi).

Alors, diront les optimistes, si c'est pas un vrai slasher ni un vrai survival, c'est forcément un peu original, quelque part, dans le concept, donc ça mérite le détour ? Je ne sais pas, ça serait comme faire une comédie romantique en étirant sur deux heures la scène du baiser (même pas le baiser final, celui qui arrive 10 minutes avant la fin). Et puis, pour les connaisseurs, The Strangers ressemble quand même beaucoup à Ils de David Moreau et Xavier Palud. Et, pour copier Ils, il faut être vraiment désespéré...

Whispering Corridors 3 de Yun Jae-yeon

Whispering Corridors 3 : Wishing Stairs (Yeogo goedam 3: Yeowoo gyedan) est un film sud-coréen réalisé par Yun Jae-yeon en 2003. Il est interprété par Song Ji-hyo, Park Han-byul et Jo An-ah.



Comme les deux premiers films de la saga, Wishing Stairs se déroule entièrement dans une lycée pour jeune filles. Cette fois, l'intrigue est centrée sur deux jeunes amies étudiant la danse classique dans l'espoir d'entrer dans une prestigieuse école de ballet russe. Malheureusement une seule place est disponible et elle sera attribué à la meilleure. Par ailleurs, une légende locale raconte que si on compte à voix haute les vingt-huit marche de l'escalier menant au dortoir, une vingt-neuvième marche apparaît. En la franchissant, il est alors possible de voir un de ses souhaits exaucés.

Wishing Stairs est une histoire d'obsession pour l'art et d'amitié brisée par la compétition. Riche en références musicales et chorégraphiques, il s'éloigne cependant de ses deux illustres aînés en narrant un véritable récit surnaturel, avec des éléments fantastiques ayant une grande influence sur le fil du récit. La narration est complexe et fluide, faisant volontairement un parallèle entre les personnages du film et ceux du ballet Giselle, lui-même au centre de l'intrigue.

Comme souvent avec les productions coréennes fantastiques, la photographie est sublime, la musique judicieusement composée et le casting irréprochable. Dommage que tout ait déjà été vu et revu des dizaines de fois... C'est du classique, léché, travaillé, millimétré, mais du classique tout de même.

Moins émouvant que Memento Mori et moins dénonciateur que Whispering Corridors, Wishing Stairs n'atteint pas le niveau des deux premiers opus. Il est cependant plus abordable et représente une approche frontale du genre qui ne devrait pas décevoir les fans de fantômes asiatiques.

Amateurs de jeunes filles en blanc aux cheveux longs, voilà votre dose quotidienne. Les autres se rabattront sur Whispering Corridors 1 et 2, sur Deux Soeurs, Phone ou Bunshinsaba. A moins qu'ils ne préfèrent se tourner vers le Japon (là, la liste est trop longue)...

lundi 13 octobre 2008

Whispering Corridors 2 de Kim Tae-yong et Min Kyu-dong

Whispering Corridors 2 (Yeogo goedam II), plus connu sous le nom de Memento Mori est un film de fantômes sud-coréen réalisé et écrit par Kim Tae-yong et Min Kyu-dong. Sorti en 1999, il est interprété par Kim Min-sun, Park Yeh-jin, Lee Young-jin, Baek Jong-hak, Kim Min-hie et Kong Hyo-jin.



Min-Ah, étudiante rêveuse, tombe par hasard sur un journal intime abandonné. En le lisant elle découvre la relation amoureuse qu'entretenaient deux de ses camarades, relation inavouable dans une société très rigoureuse et ayant finalement débouché sur un suicide. À partir de là les apparitions mystérieuses liées à ces tragiques événements vont se multiplier.

L'histoire de Memento Mori n'a aucun rapport avec celle Whispering Corridors. L'intrigue est certes centrée sur un lycée de jeunes filles très sélectif et élitiste mais la comparaison s'arrête là. Sur le fond, en revanche, ce second volet partage les mêmes ambitions que son illustre aîné : dénoncer à travers une histoire de fantômes en apparence banale un les failles de la société sud-coréenne.

Là où Whispering Corridors épinglait le système scolaire, Memento Mori s'attaque à l'homophobie. Le destin tragique de ce couple ayant bien plus d'importance au yeux de Kim Tae-yong et Min Kyu-dong que les rares scènes de frousse dont l'équilibre maladroit décevra les adorateurs de Sadako à la recherche de frissons. Plus léché et beau encore que l'oeuvre de Park Ki-hyeong, Memento Mori jouit d'un casting exceptionnel mis en valeur par une photographie à tomber à la renverse (chapeau bas à Kim Yun-su, directeur de la photographie). C'est beau, triste et poignant !

Memento Mori n'a pas volé ses nominations au Festival du film de Paris, au festival Fantasporto et à Slamdance. Si vos références sont La mort en ligne, Phone, Ring et Ju-on, il risque de vous décevoir. En revanche, si vous aimez qu'un film vous émeuve et vous fasse réfléchir, foncez. Les fantômes aux cheveux long étant juste à considérer comme un cadeau bonus.

Memento Mori bénéficie d'une meilleure réputation que Whispering Corridors. La vision de l'un ne dispensant pas de l'autre il serait cependant stupide de ne pas découvrir la saga dans l'ordre (sachant que les volets numéro 3 et 4 sont moins bons mais restent des films de fantômes solides et classiques).

Whispering Corridors de Park Ki-hyeong

Whispering Corridors (Yeogo goedam) est un film de fantômes coréen réalise par Park Ki-hyeong en 1998. Basé sur un scénario de In Jung-ok, il est interprété par Choi Kang-hee, Kim Gyu-ri, Lee Mi-yun, Park Yong-soo et Kim Yoo-seok.



Dans un lycée pour jeune filles Coréen, le Jookran High School For Girls, mademoiselle Park, une des professeur, découvre quelque chose d'étrange au sujet d'une ancienne étudiante, Jin-ju, s'étant suicidé neuf années plus tôt dans la salle d'Art. Elle tente d'entrer en contact avec Hur Eun-young, une des ses collègues mais aussi une ancienne élève de l'écoule, pour la mettre au courant de la situation mais est tuée avant d'avoir pu expliquer quoi que ce soit.

Comme la plus part des films de fantôme coréens de la vague post-Ring, Whispering Corridors démarre sur une enquête informelle. Mais elle n'est qu'un prétexte pour introduire une galerie de jeune filles dont l'équilibre mentale sera plus affecté par la pression mise sur leur dos et le comportement indignes de certains enseignants que par la présence de spectres (somme toute anecdotique).

En une décennie à peine, Whispering Corridors s'est taillé, pour ses multiples qualités, une réputation de classique inévitable du genre, la principale d'entre-elles étant précisément la non-appartenance au genre. Car, sous ses apparences de film de fantôme à l'esthétique léchée et à la réalisation millimétrique, Whispering Corridors est une dénonciation du système scolaire sud-coréen, mettant en concurrence des étudiantes jusqu'à briser certaines d'entre-elles. Dénonciation qui, quelques années auparavant aurait sans doute attiré les foudres de la censure. Whispering Corridors est en effet la marque d'un affranchissement du cinéma Coréen et une des premières bombes de leur box-office, désormais très peuplé de productions locales prestigieuses (et souvent excellentes).

Très sobre dans ses effets, Whispering Corridors est aussi une merveille photographique accompagnée d'une musique toujours pertinente et soutenu par un casting proche de la perfection.

Trois suites, absolument indépendantes, suivront rapidement. Parmi elles, les amateurs ne pourront éviter Memento Mori, un chef-d'oeuvre absolu, certes moins médiatisé qu'un petit bijou comme Deux soeurs, mais également bien moins tape-à-l'oeil.

Live! de Bill Guttentag

Live! est un film américain réalisé par Bill Guttentag en 2007. Il est interprété par Eva Mendes, Eric Lively, Jeffrey Dean Morgan, Katie Cassidy et David Krumholtz



Un productrice sans scrupule veut lancer une nouvelle émission de télé-réalité où des candidats joueraient en direct à la roulette russe. Elle devra batailler pour monter son émission, s'heurtant à un refus de la part des publicitaires à des réticences dans la direction et à des difficultés juridiques.

L'héroïne est incarnée par Eva Mendes qui surjoue et abuse tellement d'expressions branchées qu'on pense immanquablement au sketch des Inconnus sur la publicité pendant que ses interlocuteurs jouent le dégoût et l'indignation avec plus ou moins de succès. Les candidats du jeux sont pour leur part beaucoup plus convaincants, même si on éprouve pour une partie d'entre eux une certaine antipathie (en quoi risquer sa vie pour devenir célèbre quand on est déjà riche et cultivé a-t-il un sens ?). Même s'ils sont des clichés incarnés, puisqu'ils ont été choisis comme tel par la productrice, ils ont une certaine réalité.

Tourné à la manière d'un documentaire par un des protagonistes même de l'histoire, Live! est surtout un film convenu. Depuis l'idée, déjà surexploitée aussi bien dans la littérature qu'au cinéma avec Les jeux de l'esprit de Pierre Boulle, Marche ou crève de Stephen King et le classique Rollerball, jusqu'à la réalisation mollassonne souffrant du syndrome caméra sur l'épaule, le film ennui. Ce qui devait au départ être une charge contre la fascination morbide des hommes pour la mort de leurs propres semblables devient rapidement une leçon de morale répétée à l'infini. Oui, le milieu du show-business est pourri et est obsédé par sa propre putréfaction. Difficile de l'oublier quand un film choc nous le rappelle tout les trois mois...

Network de Sidney Lumet faisait infiniment mieux en 1976, à une époque où Loft Story était encore inimaginable. Reste que le final de Live! n'est pas dénudé de suspens et que l'ensemble a un sens, certes naïf et déjà vu, mais un sens tout de même. Ce n'est pas parce qu'une question a été posée cent fois qu'elle devient moins intéressante.

mercredi 1 octobre 2008

La Fureur dans le Sang (Saison 1)

La Fureur dans le sang (Wire in the Blood) est une série télévisée britannique, créée d'après les romans de Val McDermid. Elle est interprétée par Robson Green, Hermione Norris, Simone Lahbib et Mark Letheren.



Les séries policières modernes sont souvent répétitives et calibrées et peuvent se cataloguer en deux grand règnes : le psychologique et le scientifique. Quarante-cinq minute c'est peu pour démêler un meurtre ou une affaire criminelle complexe. Dans le cadre de la série scientifique, cela n'est rendu possible que par des ellipses irréalistes et un piste parsemées d'indices extrêmement pratiques (qui n'en a pas marre des assassins qui portent des pantoufles en poil de cul lama permettant de conduire directement à eux ?). Les Experts (dont il existe désormais trois déclinaisons) ou Bones sont de bons représentants de cette grande famille. Pour attraper les vilains il faut juste savoir regarder dans un microscope, connaître tous les minéraux des États-Unis, aimer les larves et le tour est joué.

Le second règne, celui de la série psychologique, repose sur une discipline appelée "profilage". A la TV un profiler peut dire dans combien de temps votre petite amie va vous plaquer en regardant combien vous mettez de sucres dans votre café. Dans ce domaine on dispose donc de toutes sortes de choses allant du n'importe quoi au grand n'importe quoi. Ça peut être Profiler, où l'enquêtrice dispose de pouvoirs à la limite du surnaturel (quand elle pense elle voit des flashs avec la solution de l'énigme), The Inside, où Rachel Nichols démontre que pour attraper les tueurs en série il suffit d'être assez jolie pour qu'ils ne résistent pas à l'envie de vous enlever, ou Esprits criminels, très réaliste dans la psychologie de ses meurtriers (qui sont dont généralement des minables, car Hannibal Lecter n'existe pas pour de vrai), mais négligeant tout le travail policier et résumant l'arrestation des criminels à un jeu d'esprit.

Il existe cependant un perle rare, mélangeant le profilage avec un vrai travail d'enquête (recherche sur les proches de la victime, fausses pistes, indices multiples, interrogatoires menés par des flics et non des psychologues). Cette série est britannique et s'appelle La fureur dans le Sang. Dans Esprits criminels, une fois le profil dressé le travail est presque fini (car il n'existe qu'un "homme de race blanche, mesurant plus d'un mètre soixante-dix, célibataire, avec un petit travail peu gratifiant et ayant subi une formation militaire" aux États-Unis). Dans La fureur dans le Sang, le profil n'est qu'une des nombreuses pierres de l'édifice, comme le sont les indices révélées par l'autopsie, les poils de cul de lamas retrouvés sur les lieux du crime et l'âge du capitaine.

Les épisodes de La fureur dans le Sang durent une heure et demi, ce qui fait de chaque enquête un véritable film, avec moult rebondissements et égarements. La première saison n'est constituée que de trois épisodes, tous consacrés à un tueur en série : Le Chant des Sirènes, assez décevant mais présentant de manière subtil tout les personnages clef de la série, Chapelle Ardente, maîtrisé de bout en bout et bluffant dans son dénouement, et enfin Anges et Démons, proche de la perfection et supérieur à bien des films sur le même thème.

Comme dans un Agatha Christie on peut essayer de deviner qui est le criminel, car on le rencontre souvent avant la fin du récit. Mais la comparaison s'arrête là : l'ambiance est pesante, avec une Angleterre grise, des décors ternes et des coupables dégoûtants et antipathiques que le réalisateur prend bien garde à ne jamais magnifier ou iconifier. La photographie n'est pas superbe mais est bien mise en valeur par la musique, variée et inquiétante. Le rythme est fluide, l'histoire se concentrant sur l'enquête et non sur les déboires sentimentaux des personnages (même si cette facette est présente par moments).

La star de la série, c'est le Dr. Tony Hill (Robson Green), psychologue renommé qui assiste la police dans certaines enquêtes délicates. Personnage lunatique, obsédé par la psychologie des assassins, grand amateur de jeux vidéo et asocial, il forme avec le lieutenant Carol Jordan (Hermione Norris) un couple intriguant, représentant deux approches différents et complémentaires. Les second couteaux sont aussi intéressant, que ce soit l'agent Kevin Geoffries (incarné par Mark Letheren), qui arrive à s'attirer dès le second épisode la sympathie des spectateurs, ou Maggie Thomas, la tueuse d'enfant qui fascine Tony Hill et à qui il rend visite régulièrement dans sa prison.

Pour conclure, la première saison de La fureur dans le Sang promet une excellente série, évitant les écueils du genre et méritant d'être visionné même par les fans de cinéma habitués à des œuvres complexes. Si les autres saisons sont aussi réussies je vous tiendrais au courant.

lundi 11 août 2008

Dolby 3D Digital Cinema

Commercialisé depuis 2007 aux USA et depuis début 2008 en France, la technologie Dolby 3D Digital Cinema est un nouveau procédé de projection numérique HD en relief qui se présente sous la forme d'un bloc de lentilles à installer dans le projecteur.



Contrairement à Real D, le procédé Dolby ne requiert pas l'utilisation de lunettes actives. Et contrairement aux techniques des lunettes colorées, il n'y a aucune image fantôme (c'est-à-dire que chaque oeil perçoit seulement ce qu'il doit voir et ne souffre d'aucun artefact induit par l'autre image). Les lunettes ne sont pas jetables et sont de bonne qualité. Elles peuvent servir en théorie 150 séances et sont bien plus satisfaisantes à l'usage que tous les machins en cartons précédemment employés (pour un coût de 50$ la paire).

Dolby 3D utilise une technologie unique de filtrage des couleurs sur tout le spectre, brevetée par Infitic. Les images défilent au rythme de 144 par seconde, miracle rendu seulement possible par les DLP (Texas Instruments Digital Ligth Processing)...

Le Kinépolis de Nancy est doté de projecteurs DLP et permet donc la projection de films HHDC et Dolby 3D Digital Cinema. J'ai donc vu Voyage au centre de la terre d'Eric Brevig projeté avec ce système de luxe dans une salle numérique et je suis bluffé. Oubliez les lentilles polarisés et les lunettes bleu et rouges, ce procédé est incomparable. Offrant une impression de relief radicale, il ne fatigue pas les yeux et ne déforme pas les objets.

Pour Voyage au centre de la terre, la colorimétrie est parfaite tandis que la profondeur de champ profite au maximum d'un master entièrement numérique d'une qualité remarquable. Les images sont stables, nettes et détaillées. Conscient que Voyage au centre de la terre est un film et non une démonstration technologique, Eric Brevig ménage quelques effets d'objets jaillissants au visage du spectateur, notamment un yo-yo volé à L'homme au masque de cire, un ancien bijoux du cinéma 3D, sans toutefois que ceux-ci deviennent trop agressifs et lassants.

Pour conclure voici la liste des cinémas Dolby 3D Digital Cinema (au début, il n'y en avait qu'une poignée France et c'était presque tous des Kinépolis).

Attention, tout les cinémas qui projettent des films en 3D ne les projettent pas nécessairement en Dolby 3D. Il y a beaucoup d'autres technologies (qui sont malheureusement moins abouties, sauf celles concernant les salles IMAX, qui disposent encore d'une longueur d'avance).

mercredi 6 août 2008

Comment perdre de l'argent sur internet

Il est fascinant de faire une recherche sur les mots clefs Gagner de l'argent sur internet. Les sites qui apparaissent sont variés et proposent une multitude d'astuces allant de la martingale de Hawks à la vente pyramidale.



Je propose de faire une petite taxonomie de ces astuces permettant normalement de devenir très riche en très peu de temps. Comme ça, si vous croyez au père noël, vous ne perdrez de l'argent que sur quelques arnaques originales au lieu de tomber dans des pièges éculés. Vous deviendrez même peut-être très riche et puissant (au quel cas je veux juste comme récompense un robot de combat ou un autographe signé par Godzilla).

La vente de recette pour devenir riche
C'est le classique absolu. Vous vendez un livre, un e-book ou un logiciel contenant la recette miracle pour devenir riche. Il faut juste être bien placé sur la requête Gagner de l'argent sur internet, avoir du culot (parler de dizaines de millieurs d'euros par mois) et connaître n'importe la quelles des astuces ci-dessous.
D'ailleurs entre les pages suivantes, résultat de la requête google en question la quelle choisiriez vous ?

  • Gagner de 100 à 500€/Jour
  • Gagner 600€ en 20 minutes
  • Comment gagner de l'argent facile et des cadeaux sur internet
  • Gagner de 5 à 5000€/Appel
  • Gagner + de 3000€ / Mois
  • Gagne jusq'à 1 euros par an avec EasyFrik

Astuce : Un intrus s'est glissé dans la liste. Saurez vous le retrouver ?

C'est un procédé qui fonctionne réellement si on est le vendeur. En revanche si vous claquez vos euros duement gagnés pour acheter vous risquez d'être déçu.

La vente pyramidale
Cette arnaque est la plus connue de toutes et est proprement définie sur la wikipédia :

La vente pyramidale est une forme d'escroquerie dans laquelle le profit ne provient pas vraiment d'une activité de vente comme annoncé, mais surtout du recrutement de nouveaux membres. Le terme pyramidale identifie le fait que seuls les initiateurs du système (au sommet) profitent en spoliant les membres de base.

On trouve cette escroquerie sous toutes les formes sur le web. Que ce soit appelé le marketing multi-niveaux ou la commercialisation à paliers multiples l'idée reste toujours la même. Chaque pigeon paie pour rentrer dans le système, et son recruteur reçoit une part de ce droit d'entrée, une autre part étant répartie dans la chaîne des recruteurs successifs. Énormément de spam MMF (Make Money Fast) sont basés directement là dessus, parfois même sans camouflage. Le surf rémunéré repose aussi indirectement sur la même astuce.
Pour plus de détails consulter la wikipédia (vente pyramidale).

Les barres de surf, les cashbar, le surf rémunéré
Il fut un temps où il était possible de s'enrichir avec ça (quelques euros par mois et par barre). Désormais les gains sont microscopiques mais les utilisateurs se gardent bien de le clamer. Une simple recherche sur les gains réels de ces barres renvoient des sites promettant de 10 à 1000 euros par mois. En effet plus les utilisateurs convainquent de gens de se mettre aux cashbar, plus ils disposent de filleul et donc plus leurs revenus sont élevés. Tout repose donc désormais dans le système de parrain et de filleul rapprochant l'ensemble d'un classique système pyramidale (où l'argent pour entrer dans la pyramide serait remplacé par l'obligation de voire des publicités).
Via ciao.fr (un forum) vous pouvez avoir des avis réels. Par exemple une personne passive, c'est-à-dire qui laisse tourner sa barre et qui ne clique sur aucun liens et ne se procure aucun filleul, disposera d'un taux de rémunération de 0.01$ par heure (pour PaysU et Clickdough).
Reste que si vous êtes actifs, que vous passez votre temps à cliquer sur des liens et que vous accumulez les offres de ce type il est possible de réellement gagner un peu d'argent.

Votre Opinion et ses clones
Votre Opinion c'est comme le surf rémunéré mais en remplaçant la première plaie moderne (la publicité) par la seconde (les sondages pour des études de marché). Vous êtes payés pour remplir des formulaires vous interrogeant sur vos hobbies, vos habitudes de consomation, vos goûts musicaux, votre mode de vie et tout ce qui peux intéresser les commerciaux. A l'inscription on vous propose de détailler grossièrement votre profil afin de pouvoir par la suite vous rattacher à des études. Il faut passer dès la première fois une vingtaine de minutes à tout remplir mais sans être rémunéré. Ensuite, toutes les semaines environ, vous recevrez des offres pour des études :

Nous avons une nouvelle enquête à vous proposer. Si vous vous qualifiez et complétez ce sondage, vous recevrez 1.50 points. Sujet: Voyage
Récompense: 1.50 points
Durée de l'étude: 20 minutes
Disponible jusqu'au: Vendredi 16 Novembre, ou jusqu'à ce que nous ayons atteint le nombre de questionnaires requis.


Les points étant convertibles en euros. Sur le fond ça peut sembler intéressant (quelques euros de l'heure). Mais il y a un biais. J'ai participé à 5 études et à chaque fois, après une dizaine de questions d'étalonnages, un message vous explique que vous ne correspondez pas au profil requis pour l'étude. Vous ne recevez donc aucune rémunération dans la pratique même si vous répondez à toutes les études.

La martingale de Hawks
La martingale de Hawks n'est pas originaire du web mais s'y applique très bien. Elle est promue par de nombreux sites qui proposent de l'appliquer aux casinos en ligne. Cette martingale est aussi connue sous d'autres noms, notamment "martingale universelle" ou "grande martingale". L'idée consiste à doubler la mise en cas de perte, et ceci jusqu'au coup gagnant, lequel permet de dégager finalement un bénéfice de 1 unité. La suite est donc celle des puissances de deux : 1-2-4-8-16-32-64-128-256... Par exemple si vous misez un euros, que vous disposez d'un fond de 1024 euros et que le casino n'a pas de mise maximale, à chaque fois que vous jouez cette martingale vous avez une chance sur 1024 de perdre 1024 euros et 1023 chance sur 1024 de gagner 1 euros. L'espérance au sens mathématique est nulle. L'idée est d'avoir une forte probabilité d'obtenir une faible gain au lieu d'une probabilité équilibré de doubler sa mise. Si vous venez avec 1024 euros en poche avec l'intention de repartir avec 2048 euros vous perdrez autant avec la martingale de Hawks qu'en misant directement tout sur le noir. Ça vous prendra juste plus de temps.

Les paris « mi-temps / fin de match »
Ces paris sont souvent promus comme étant une astuce mathématiquement sûre pour gagner de l'argent sur les sites de paris sportifs. Un pari mi-temps/fin de match est un pari où le joueur mise sur le résultat à la fin de la première mi-temps et sur le résultat à la fin de la deuxième mi-temps. Les paris se présentent sous la forme :
Équipe 1/Équipe 1, Équipe 1/Équipe 2, Nul/Équipe 1...
A chaque possibilité est associée une côte. Il y a 9 possibilité quelque soit le déroulement du match (3 possibilités pour chaque mi-temps). Ensuite le parieur recherche tous les matchs qui proposent 6 paris avec des cotes supérieures à 6 sur les 9 paris disponibles sur le type de pari Mi-Temps / Fin de Match.

En misant sur 6 résultats dont les cotes sont supérieures à 6, vous avez 6 chances sur 9 de gagner au minimum votre mise ou largement plus. Vous devez penser que vous avez donc 3 chances sur 9 de perdre, mais ayant largement plus de chance de gagner que de perdre, vous serez gagnant en jouant sur plusieurs matchs et vous vous en apercevrez très vite.

Cette arnaque repose sur l'idée naïve et stupide que tout les événements sont équiprobables. Il est pourtant évident qu'une combinaison du type Équipe 1/Équipe 2 ou Équipe 2/Équipe 1 est plus rare que Équipe 1/Équipe 1 et Équipe 2/Équipe 2. Ce n'est pas parcequ'on a parié sur 6 trucs parmi 9 qu'on a 6 chance sur 9 de gagner. Admettons qu'il s'agisse d'un pari sur la mort de Bill Gates avec 9 possibilités :
  1. Mort d'un accident cardio-vasculaire
  2. Mort écrasé par un piano
  3. Mort étouffé par un cacahuète
  4. Mort d'un cancer
  5. Mort de rire
  6. Mort assassiné par un fan de Linux
  7. Mort dans un accident de blog
  8. Mort dans un accident de tricot
  9. Autre...

Si je parie sur 2, 3, 5, 6, 7 et 8 j'aurais moins de 6 chance sur 9 de gagner (et le côtes seront très supérieure à 6 sur ce genre d'événement improbable).
Exemples de sites faisant de la publicité dessus (et donc qui se décrédibilisent) :

Attention : on peut envisager des cas où des connaissances extérieures (évaluation des forces des équipes, par exemple) permettent de gagner avec ce type de paris. Ce qui est faux c'est prétendre que mathématiquement on a 6 chance sur 9 de gagner de l'argent.

Les e-mails rémunérés
Les propositions de lecture de mails rémunérés sont aussi nombreuses que les cashbarres. Il s'agit cependant souvent d'arnaque pure et simple, comme le démontre Arnaques.be. Ainsi dans le contrat d'utilisation type on peut lire :

Les Utilisateurs seront rémunérés, soit par le versement d'une commission pour chaque e-mail qui leur sera adressé par les Annonceurs Partenaires, soit par l'octroi d'un avantage économique (réduction en valeur ou en pourcentage, coupons de réduction, cadeaux,...) qui leur sera précisé dans les emails qui leur seront adressés par les Annonceurs Partenaires.

On apprend la nature de la récompense seulement à la réception du mail. Et comme il peut s'agir simplement de coupons de réduction cela revient simplement à s'abonner à du spam en espérant que les offres promotionnelles seront attractives. Dans les rares cas où il y a une rémunération en véritable argent (et pas en bons d'achat), le pigeon doit rester un délai minimum sur le site. La rémunération moyenne est de 1 centime d'euros par mail lu avec l'obligation de rester une minute sur le site... En gros vous êtes payés 50 centime de l'heure (il faut bien le temps de lire les mails).

Les loteries par mail
Je ne vais pas faire de long commentaire là dessus. Un mail vous apprenant que vous avez gagné un million et qu'il ne vous reste plus qu'à cliquer est une escroquerie pure et dure. On s'éloigne du sujet (même si certains internautes doivent penser pouvoir gagner de l'argent ainsi).

mardi 5 août 2008

Réincarnation de Takashi Shimizu

Réincarnation (Rinne) est un film japonais réalisé par Takashi Shimizu en 2005. Il est interprété par Nagisa Sugiura, Yayoi Kinoshita, Ikuo Matsumura, Tadashi Murakawa, Kazuya Omori et Yuka Morita



Avec la saga des Ju-On, Takashi Shimizu s'est tellement répété dans un genre déjà très codifié, le yurei eiga, qu'il a perdu une grande partie de sa réputation. Reste que, dans son contexte d'origine, Ju-On: The Grudge était un petit monument. De plus Takashi Shimizu ne se résume pas à ce film est ses remakes. Marebito, une métrage inclassable, plus glauque et sombre que bien des histoires de fantômes asiatiques, était la preuve que son talent existait toujours.

Une jeune actrice est embauchée pour jouer dans un film d'horreur reprenant un sordide fait divers. Trois décennies plus tôt un homme a massacré onze personnes dans un hôtel, y compris sa fille et son fils, sa femme étant l'unique survivante. A peine le script en main, notre héroïne commence à voir apparaître une curieuse fillette tenant une hideuse poupée. Et le choses vont en empirant quand elle apprend que c'est le rôle de cet enfant qu'elle jouera.

Au début, Réincarnation semble être une nouvelle variation sur le thème de la fillette fantôme surgissant fugacement des coins les plus sombres de l'écran. Mais rapidement le film diverge de la traditionnelle investigation sur l'horreur passée ayant engendré le fantôme pour se concentre sur une foule d'âmes réincarnées et sur leur comportement obsessionnel lié à l'hôtel où s'est déroulé la tragédie de leur décès passé. Les pièces du puzzle se mettent en place pour aboutir à un final original remettant en cause le rôle de tous les protagonistes.

Ce n'est pas encore du Hideo Nakata mais il y a une intrigue. Les scènes de peur sont soignés sans êtres originales mais sont toutes fonctionnelles (après une dizaine de films de fantômes le réalisateur connaît son affaire). Il y a cependant un mélange de naïveté et d'innocence dans la manière dont Shimizu raconte son histoire et essaye d'effrayer son spectateur, faisant de Réincarnation une œuvre fantastique pure digne des premiers Ju-on. Ici il n'y a pas de tentative de dénoncer des problèmes de société comme le font Sion Sono et Kiyoshi Kurosawa, seulement une volonté d'effrayer l'auditoire de façon ludique. Parfois ça fait du bien d'avoir peur sans se poser de questions profondes.

lundi 30 juin 2008

Shibuya Kaidan 2 de Kei Horie

Shibuya Kaidan 2 est un yurei eiga, c'est-à-dire un film de fantômes japonais. Réalisé en 2004 par Kei Horie, il est interprété par Fumina Hara, Ken'ichi Matsuyama, Asami Mizukawa, Chisato Morishita, Chiaki Ôta et Tomohisa Yuge.



Parfois un film ne fait preuve d'aucune originalité mais séduit quand même son spectateur. Shibuya Kaidan était une bonne illustration de ce propos. Pas étonnant de voir débarquer, un an après sa sortie, une suite. On ne change pas une équipe qui gagne : même réalisateur, même scénariste, même actrice principale et même casier maudit (le n°0009 à Shibuya).

Shibuya Kaidan 2 reprend une minute avant la fin du premier volet. Nous retrouvons donc Megumi à l'hôpital, accompagnée d'une de ses amies à qui elle donnait des cours particuliers. Une main jaillit de sous la couverture et donne à la jeune étudiante la clef du casier hanté. Pendant ce temps, Miyano Ryohei se promène en ville, hagard et titubant. On comprend immédiatement que la malédiction continue de se propager...

Il n'y a pas de perte de temps avec l'introduction du phénomène. Dès les premières minutes la petite fille fantomatique fait son entrée en scène et ne cesse plus de harceler le spectateur par ses apparitions fugitives. La rumeur du casier apportant le succès en amour s'est répandue et les lycéennes se succèdent à Shibuya, donnant à l'ensemble un excellent rythme, plus proche de celui de Ju-on ou de Ju-rei que de celui de Ring.

Shibuya Kaidan 2 une réussite indéniable, dépendant entièrement de son prédécesseur mais le surpassant. Le casier de l'amour est mieux exploité, la musique, peu changée, se remarque enfin, et les personnages sont plus nombreux et plus intéressants (même si ils meurent un peu trop vite). Dans le coeur des fans de cinéma nippon, Satchiko se taillera aisément une place entre Tomie, Sadako, Mimiko et Kayako.

Shibuya Kaidan de Kei Horie

Shibuya Kaidan est un film de fantômes japonais réalisé en 2003 par Kei Horie. Il est interprété par Fumina Hara, Maki Horikita, Asami Mizukawa et Chisato Morishita.



Le yurei eiga est un genre qu'il n'est plus nécessaire d'introduire. Depuis le succès phénoménal de Ring les productions japonaises de ce type se sont multipliées à l'infini, submergeant le spectateur. Au milieu de la foule de petites filles de blanc vêtue aux cheveux trop long, quelques oeuvres arrivent à se faire remarquer. D'autre sont justes moyennes mais effrayantes. C'est le cas de ce Shibuya Kaidan, dont le titre international, The Locker, résume l'intrigue.

Même si le point de départ de l'histoire est une bande de jeunes buvant des bières et se faisant peurs autour d'un feu de camp en échangeant des légendes urbaines, tout tourne en fait autour d'une consigne automatique hantée à Shibuya. Il suffit de confesser son amour devant le casier à jetons 0009 pour que l'être aimé cède à vos charmes.

La réalisation est intéressante avec quelques cadrages audacieux et des gros plans inquiétants sur des marques de mains boueuses ou sanglantes laissées par un spectre peu soigneux. Les scènes les plus effrayants sont inspirées d'Audition, avec un large sac de toile dont on ne peut que deviner le contenu vivant, de Ju-on et de Dark Water. Si vous cherchez l'esthétique, les escaliers de Whispering Corridors 3, réalisant également les souhaits, sont bien plus poétiques. En revanche, si vous voulez sursauter, Shibuya Kaidan est un réussite, jouant avec des pleurs de bébés, des disparitions subites et des cheveux qui rampent au sol...

Shibuya Kaidan est exercice parfois trop studieux mais réellement intéressant et remplissant pleinement ses objectifs. Ce n'est pas pour rien qu'il jouit d'une première séquelle en 2004, Shibuya kaidan 2, puis d'une seconde en 2006, Shibuya kaidan: The riaru toshi densetsu (référencée sur IMDB comme une série, tout cela est bien mystérieux). Deux oeuvres écrites par Osamu Fukutani, le réalisateur de Suicide Manual et le scénariste du présent film.

vendredi 27 juin 2008

Speed Racer de Andy et Larry Wachowski

Depuis la célèbre trilogie Matrix, Andy et Larry Wachowski n'ont plus rien réalisés. En 2005 on leur doit la production et l'écriture de V for Vendetta, mais celui derrière la caméra était James McTeigue. Les voilà de retour en 2008 avec l'adaptation du dessin animé japonais Mach GoGoGo réalisé par Hiroshi Sasagawa entre 1967 et 1968. Oeuvre résolument destinée aux enfants, mettant en avant l'esprit de compétition et l'importance de l'intégrité, le manga d'origine était bourré de cliché mais reflétait une vraie sincérité.



Le jeune Speed Racer (c'est son nom) ne rêve que de course. Son grand frère Rex Racer (marrant les noms dans la famille, ça doit rigoler lors des appels en classe) est un des meilleurs pilotes professionnels de tout les temps. Mais Max décide d'abandonner ses sponsors et devient la bête noire des circuits automobiles avant de mourir dans un accident aux circonstances ténébreuses. Speed reprend alors le flambeau et ne tarde pas à découvrir que le monde de la compétition est profondément pourri...

L'adaptation des frères Wachowski surpasse largement son support d'origine. Véritable feu d'artifice visuel le film, au rythme effréné, détaille un univers coloré, gigantesque et impressionnant. Les pistes de courses sont spectaculaires, faisant passer celles de Pod pour de simples promenades de santé. Imaginez des circuits colorés comme ceux de Wipeout parcourus par des voitures au design rétro-futuriste de Megarace 2, lancés à vitesse supérieure à celle des bolides Ballistics. L'oeuvre est rythmée comme un jeu vidéo, colorée comme un clip et radicalement généreuse dans ses cascades et ses effets spéciaux impossibles. Dès le générique les noms apparaissent sur un kaléidoscope bariolé digne des années 70. C'est une analogie pertinente. Speed Racer peut être vu comme un kaléidoscope : des associations de couleurs imprévisibles, des images en perpétuel évolution, des symétries inattendues et une succession de jolies choses sans queue ni tête.

Je n'aime pas particulièrement les histoires de courses mais ce spectacle ressemble l'ultime racing game que nous offiront les consoles dans 20 ans. Parfois on va au cinéma simplement pour s'en mettre pleins les yeux et on tombe sur un film de fou... Speed Racer est le nouvel étalon d'un genre bariolé, sucré jusqu'à l'hyperglycémie et enthousiasmant. Echec colossal aux états unis (42 millions de dollars de recettes pour un budget de 120 millions), Speed Racer est la preuve que tout le monde n'aime pas regarder la démo d'un jeu, aussi impressionante soit-elle. Dommage car je me prends à rêver d'un exercice du même style pour un FPS (Quake 3 ou Unreal Tournament).

Un dernier détail, vu la palette de couleur hypnotique dont jouit Speed Racer essayez de le voir dans une salle numérique. Pour un film si bariolé ça vaut le coup.

Kuitan (drama)

Kuitan est un drama (série japonaise tournée avec des acteurs en chair et en os, par opposition aux animes). Sorti en 2006 et réalisé par Nakajima Satoru et Watanabe Tomoaki, il est interprété par Higashiyama Noriyuki, Morita Go, Sano Shiro, Ito Shiro et Suga Kenta.



Les séries culinaires japonaises sont nombreuses et variées. Que ce soit Bambino!, drama sur la cuisine italienne, ou Yakitate!! Ja-pan, anime délirante et déjantée sur la boulangerie, la réussite est souvent au rendez-vous. Il en est de même avec les séries policières. Comment oublier Jikou Keisatsu, Tantei Gakuen Q et bien sûr le Détective Conan, ouvertement cité en référence ? Mélanger les deux genres était donc naturel.

L'agence de détectives Holmes périclite. Les clients sont rares et les deux uniques employés, Noda Ryousuke et Idemizu Kyoko, ont du mal à joindre les bouts. Mais voilà que débarque un nouveau patron : Takano Seiya, surnommé le "Kuitan", le détective gourmand. Obsédé par la nourriture, cet homme, toujours vêtu d'un costume blanc immaculé et tiré à quatre épingles, ne pense qu'à manger. Mais entre deux bouchées il s'avère être capable de déductions brillantes, surtout quand les affaires sont liées à la gastronomie.

L'appétit du Kuitan fait plaisir à voir et la succession de repas et de dégustation qu'il traverse, enthousiaste et gourmand, met l'eau à la bouche. Kuitan est certainement la seule série qui puisse faire saliver même pendant la traque d'un tueur en série (s'en prenant exclusivement aux pâtissiers). Pensés à la fois comme des enquêtes à la Agatha Christie et comme des cours de gastronomie, les scénarios sont généralement subtils tout en restant assez simples pour que le spectateur puisse anticiper le dénouement. En regardant Kuitan vous ne développerez pas seulement votre sens de la déduction mais également vos connaissances en cuisine japonaises, en pâtisserie et même en boulangerie. La clef de chaque énigme est alimentaire, résidant systématiquement dans les goûts, les recettes ou les ingrédients.

La musique de la série est sympathique. Classique et baroque se taillent la part du lion, le Kuitan jouant lui-même les suites pour violoncelles de Johann Sebastian Bach. Une bonne bande originale ne s'épuisant pas au cours des neuf épisodes qui constituent la série. Amateurs d'humour, de bonne chère et d'enquêtes, voilà votre prochaine dégustation. Dommage que ce soit si court...