jeudi 9 août 2007

Zebraman de Takashi Miike

Zebraman est un film de Takashi Miike avec Sho Aikawa, Kyouka Suzuki, Ren Oosugi, Atsuro Wataba, Akira Emoto, Naoki Yasukouchi et Yui Ichikawa.



Sorti en 2004 au japon, c'est une oeuvre beaucoup plus "grand public" que le reste de la filmographie de Takashi Miike. N'en déduisez pas qu'il est moins complexe ou mois subtil. Il est juste plus abordable en apparence et beaucoup moins violent que les délires de Miike sur les yakuzas. Vous vous souvenez de Incassable de Night Shyamalan, un film de super-héros respectant la trame de ce type de film mais s'en démarquant tellement qu'on hésite à le rattacher au genre ? Et bien Zebraman est l'équivalent japonais.

Ca ressemble à un film de super héros typique mais c'est un mélange entre Bioman, les Power Rangers et la chronique sociale d'un japon décadent et décalé : le héros est un instit minable que sa femme trompe pendant que sa fille couche avec le premier venu, en l'occurrence un maniaque sexuel se déguisant parfois en crabe pour commettre ses méfaits. Pour passer le temps l'instit s'habille en Zebraman, un héros oublié et méconnu d'une série TV des années 70 s'étant arrêté au 7eme épisode faute d'audience et n'ayant jamais été rediffusé. Il saute tout seul chez lui et déchire son costume... Le reste du temps il regarde la TV en se plaignant de la nullité des émissions ou se fait humilier à son travail.

Dans Zebraman les institutions sont bancales : l'école avec sa surveillance des élèves de plus en plus poussée mais inefficace, la cellule familiale en pleine dislocation, l'armée avec ses militaires faisant une enquête sans qu'on les écoute vraiment et le gouvernement Japonais à la botte des américains. Le film plonge progressivement dans un univers plus connu mais moins réel : celui des super héros aux costumes délirants à la X-Or affrontant des aliens tous plus étranges les uns que les autres. Plus le film avance plus on prend ses repères alors que tout se désagrège. Ca ressemble presque à Kairo avec les gens qui vaquent à leurs occupations alors que le monde perd les pédales.

Les effets spéciaux sont volontairement ringards, les monstres ridicules, les extra-terrestres prévisibles et les costumes classieux et décalés. Il faut voir Zebraman, dépressif, assis sur le banc d'un jardin public entrain de boire une canette de soda tout en s'interrogant sur le scénario de ses propres aventures, ou un feuilleton débile mettant en scène une Sadako musclée se promenant avec son puits et combattant contre un Mégaloman bariolé.

"Justice est faite... en noir et blanc !"

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