samedi 11 août 2007

Full Metal Yakuza de Takashi Miike

Full Metal Yakuza est un film de Takashi Miike, sur un scénario de Itaru Era, d'après une histoire de Hiroki Yamaguchi. Avec Tsuyoshi Ujiki, Tomorowo Taguchi, Shoko Nakahara et Ren Osugi.



Vous cherchez des films inclassables ou givrés ? Et bien Full Metal Yakuza est fait pour vous. Tout le monde sait maintenant que Miike est dérangé et que son cinéma est systématiquement surprenant. Mais en 1997 il n'était pas encore réellement connu et réalisait à un rythme infernal des direct to vidéo plus ou moins réussis (environ 5 par an). Full Metal Yakuza c'est une sort de Robocop mais avec un yakuza à la place du policier, et peut-être encore moins de retenue que le film de Paul Verhoeven. Un flic ça suit des règles, un yakuza pas vraiment, même s'il doit bien traîner un code d'honneur dans un coin.

Un yakuza minable (il faut le voir se faire casser la gueule par une bande de voyous) se fait descendre avec son boss suite à une ignoble trahison. Il est ressuscité par un otaku bricoleur et maladroit qui le transforme en cyborg et le complète avec le cœur de son patron, un homme charismatique et au sens de l’honneur sur développé. A partir de là il va être partagée entre son devoir de vengeance en vers son ancien boss et une romance impossible avec l'ancienne femme du même boss.

Mais Full Metal Yakuza est avant tout un, film généreux avec son spectateur. Il a payé pour voir des combats et des yakuzas, et bien il en verra. Peut importe si les effets sont exagérés, si le sang gicle trop abondamment, si les tortures sont trop atroces et si l'ensemble tient du grand guignol à prendre au 36eme degrés. Il n'y a pas un instant d'ennui, que Miike parte dans une réflexion à la Shinya Tsukamoto sur la nouvelle condition de son héros, se perde dans une contemplation de sa vie en marge de la société sur une plage déserte où il déterre des clous et des vis pour son souper, ou fasse étalage d'effets spéciaux cheaps mais étonnamment efficaces. Ajoutez à cela un humour potache, un viol répugnant, des effets numériques ne prétendant pas même au réalisme, des litres de sang, des postures de combats du plus haut comique, une économie de mouvements dans les combats au katana digne d'un film de Kihachi Okamoto, une voiture coupée en deux sans arme et des tas d'autres choses qu'on ne s'attend absolument pas à voir dans le même film.

Full Metal Yakuza est avec Fudoh un des premiers films ayant contribué à faire connaître Miike hors du Japon, et même si les images sont loin d'avoir l'unité et la beauté formelle ses dernières productions, la réalisation est déjà dynamique, l'action étant toujours lisible et le reste contemplatif. Au final un tout plus que satisfaisant pour ceux qui ne veulent pas forcément pourvoir ranger les films qu'ils voient dans de petites boîtes.

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